Le marathon de New York fait son retour, un an après la tempête Sandy

Touwensa (Agences). Mokhtar TRIKI

Le plus célèbre marathon du monde, annulé en dernière minute en 2012 après le passage de la tempête Sandy, retrouve dimanche (15h10 française) les rues de New York avec quelque 45.000 participants et des mesures de sécurité renforcées, en souvenir des bombes de Boston.

Il y a un an, les organisateurs avaient tout fait pour maintenir la fameuse course de 42,195 km, mais ils avaient renoncé, en partie à cause de l'hostilité des New Yorkais, dont des dizaines de milliers étaient encore sans électricité à la date du marathon et pansaient leurs plaies après le passage de Sandy (près de 200 morts sur la côte Est et des dizaines de milliards de dollars de dégâts).

Les organisateurs ont tardivement compris que faire partir les concurrents de Staten Island, à quelques kilomètres de maisons éventrées et ravagées, n'aurait pas donné une bonne image de l'épreuve. Sans compter les forces publiques que le marathon aurait détournées pour une journée de leur mission de secours aux sinistrés.

Un an plus tard, New York espère tourner la page et reprendre cette histoire d'amour entre les New Yorkais et leur marathon au parcours si exigeant, traversant ses cinq quartiers. Faux plats montants, longues lignes droites, passages de ponts: on n'y vient pas pour faire un chrono (record messieurs 2h05:06, record dames 2h22:31) mais pour le mythe.

La qualité du plateau élite permet d'envisager une belle course: les Kényans Geoffrey Mutai, tenant du titre, et Martin Lel, quintuple vainqueur de marathons majeurs, ainsi que l'Ougandais Stephen Kiprotich, champion du monde et champion olympique, sont attendus.

Les 3 morts de Boston en mémoire

«Après mon titre de champion du monde (cet été à Moscou), on m'a dit d'aller à New York parce qu'il y avait un coup à jouer alors que je ne pensais pas du tout à ça cette année, raconte Kiprotich. Gagner à New York, ce serait vraiment quelque chose de spécial.»

Mais le coureur à surveiller sera peut-être l'Ethiopien Tsegaye Kebede, en tête au classement du circuit des marathons majeurs (World Major Marathon), devant le gardien de prison Kiprotich, après ses victoires à Chicago en 2012 et Londres en 2013.

Du côté Français, on suivra avec attention la première sortie sur 42,195 km de l'ancien recordman d'Europe du 3000 m steeple, Bouabdellah Tahri.

Chez les dames, une bagarre s'annonce entre la championne du monde Edna Kiplagat (Kenya), victorieuse à NYC en 2010, la vice-championne olympique Priscah Jeptoo (Kenya), gagnante à Londres cette année, et l'Ethiopienne Firehiwot Dado, tenante du titre à New York.

Vigilance

A 38 ans, Christelle Daunay, la recordwoman de France (2h24:22 à Paris en 2010) fait son grand retour sur marathon après deux ans d'absence. New York lui réussit bien: elle avait fini sur le podium (3e) en 2009, après avoir mené la course, et 5e en 2010.

Autre participante de renom, la triple championne olympique Marie-José Pérec qui s'alignera sur la distance à 45 ans pour la première fois et dont la seule ambition est de finir l'épreuve.

Depuis les attentats de Boston en avril (3 morts, 260 blessés), les principaux marathons ont renforcé leur dispositif de sécurité et New York n'échappe pas à la règle. Les organisateurs ont déclaré ne pas vouloir installer un «état policier» mais les fouilles de sacs seront plus nombreuses grâce à une présence policière accrue.

«Il y a plus de sécurité et c'est tant mieux, cela fait prendre conscience aux gens» du danger potentiel, s'est félicitée la marathonienne américaine Shalane Flanagan.

 



 

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