Audi résiste à tout

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

Audi a de nouveau remporté les 24 Heures du Mans ce dimanche, signant sa 13e victoire depuis 2000. La marque allemande a livré un féroce combat contre Porsche et Toyota lors d'une course homérique marqué par de nombreux bouleversements. L'équipage de la n°2 composé de Marcel Fassler, André Lotterer et Benoît Tréluyer s'impose signant sa troisième victoire après 2011 et 2012 pendant que la n°1, deuxième, offre un nouveau doublé à la firme allemande. Toyota termine troisième.

Et à la fin, c'est Audi qui gagne ! Rien n'y a fait, la marque aux anneaux demeure la reine du Mans. La 82e édition des 24 Heures du Mans n'en a pas moins offert un spectacle à couper le souffle. On s'attendait à une guerre des titans entre Audi, Toyota qui la défiait pour la 3e année de suite et Porsche, de retour dans la catégorie reine de l'épreuve qui a fait sa légende, 16 ans après sa dernière participation... 16 ans après sa 16e victoire !
 

Après 1h30 de course, un des favoris était déjà au tapis, l'Audi n°3 mise en pièce par un crash collectif sous un orage d'une violence extrême. L'accident retardait aussi la Toyota n°8 endommagée à l'avant mais ramenée au forceps par Nicolas Lapierre et réparée. Peu à peu, l'autre Toyota, la n°7, se détache. Alexander Wurz et Stéphane Sarrazin réalisent deux relais de haut vol pour porter la TS 040 en tête et avec un petit matelas à la tombée de la nuit. Elle y restera jusqu'à 5h du matin quand leur coéquipier Kazuki Nakajima stoppe son prototype hybride dans le secteur du virage d'Arnage. Début d'incendie et problème électrique, c'est l'abandon ! C'est aussi le début d'une véritable malédiction pour la voiture de tête...
 

Porsche a cru en l'exploit
 

L'Audi n°2 prend en effet le relais mais s'arrête peu avant 7h en raison d'un problème de turbo. Plus de 20 minutes d'arrêt sont nécessaires pour réparer. Sa camarade, la n°1 pilotée notamment par le nonuple vainqueur Tom Kristensen, prend les commandes... mais les cède à 11h quand le Danois est contraint de s'arrêter à plusieurs reprises au stand avant des réparations similaires sur le moteur diesel. 14 minutes sont alors perdues par la R18 qui voit Porsche s'installer en tête. L'histoire semble belle, surtout quand la star Mark Webber, de retour dans la Sarthe 15 ans après sa cabriole à bord de la Mercedes, s'installe à bord pour la fin de course. Mais, là encore, la mécanique lâche.
 

Le moteur V4 essence, couplé à deux puissants systèmes électriques, cède en effet à 13 heures alors que l'Australien, transfuge de Red Bull en F1 et venu se lancer dans un nouveau défi, était dans son 346e tour de course. Revenue de l'enfer, l'Audi n°2 reprend alors la tête ! Cette fois, pour ne plus lâcher les commandes. La fiabilité d'Audi (en dépit de ces fragiles turbos) mais surtout leur expérience et leur aptitude à résoudre rapidement leurs problèmes a encore fait la différence et permet au Dcoteur Ullrich et ses hommes de signer un nouveau doublé.
 

Porsche, surprenant leader, ne place au final qu'un seul de ses deux prototypes à l'arrivée, la n°14 arrêtée aussi à une heure du but, ayant pu repartir pour rejoindre la ligne d'arrivée à la 11e place. Vainqueurs en 2011 après une lutte acharnée contre Peugeot, de nouveau sur la plus haute marche en 2012, André Lotterer, Marcel Fassler et Benoit Tréluyer s'imposent devant leurs coéquipiers de l'Audi n°1 et une Toyota n°8 auteure d'une magnifique remontée. Et puisque cette édition était décidément à marquer sous le sceau de l'histoire, Ligier, dont le nom était de retour au Mans, a longtemps cru s'imposer en catégorie LMP2 face à une autre marque historique, Alpine, mais se fait devancer par Zytek pendant que Ferrari sortait en tête d'une lutte homérique en GTE Pro. Magique !
 

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