Galileo placé sur une mauvaise orbite

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

La fusée Soyouz a mis les satellites 5 et 6 du futur GPS européen sur une trajectoire trop basse.

C'est un raté dont le programme de GPS européen Galileo n'avait vraiment pas besoin, après des années de retards et un budget qui n'a cessé de déraper. Les deux satellites 5 et 6 de la constellation européenne qui doit en compter 30 au final ne sont pas arrivés à leur bonne destination.
 

La fusée russe «européanisée» Soyouz ST qui a décollé vendredi du Centre spatial guyanais a laissé les deux engins sur des orbites incorrectes. Au lieu d'une orbite parfaitement circulaire à 23.522 km d'altitude inclinée de 55 degrés par rapport à l'équateur, le dernier étage Fregat de la fusée russe les a placés sur une ellipse qui passe au plus près à 13.800 km d'altitude et au plus loin à 25.850 km de la Terre, avec une inclinaison de seulement 49,8 degrés.
 

L'écart est trop grand
 

Arianespace, opérateur du lancement pour le compte de l'Agence spatiale européenne (ESA) a pudiquement parlé d'une «anomalie d'injection des satellites Galileo» dans son communiqué, mais la mission pourrait bien être un échec. L'écart avec l'orbite visée est trop grand pour que les satellites puissent la rejoindre. D'après les calculs de l'astrophysicien américain Jonathan McDowell, les deux satellites disposent d'assez de carburant pour changer leur vitesse de 240 m/s, mais auraient besoin d'au moins 600 m/s pour corriger l'erreur du lancement. Reste maintenant à savoir si les deux engins peuvent encore avoir une utilité pour Galileo malgré leur orbite dégradée.
 

L'erreur ne provient pas de la fusée Soyouz elle-même, mais de son étage supérieur Fregat, construit par l'industriel russe NPO Lavotchkine, qui est chargé de placer les satellites sur la bonne trajectoire. Après l'impulsion initiale donnée par Soyouz, cet étage devait réaliser deux mises à feu de son moteur. Ces allumages se sont déroulés aux moments attendus, et pendant les durées normales. Ce qui a fait croire aux équipes russes et européennes que le lancement avait réussi, entraînant l'envoi de communiqués officiels vantant prématurément le succès de la mission. «Ce n'est qu'après la séparation des satellites, et en temps différé, que l'exploitation des informations fournies par les stations de télémesure de l'ESA et du CNES a révélé que l'orbite atteinte n'était pas conforme à celle attendue», précise Arianespace.
 

Comme l'étage Fregat n'a, à priori, pas eu de panne, puisqu'il a fonctionné selon le plan de vol prévu, le problème semble provenir d'une erreur de guidage. «Deux explications sont possibles, soit l'étage Fregat a eu un problème de capteur et a cru effectuer la poussée dans la bonne direction, soit, et je pense que c'est plus probable, il a été mal programmé et a été pointé dans le mauvais sens», estime Jonathan McDowell.
 

«Arianespace mandatera dès lundi, en association avec l'ESA et la Commission européenne, une commission d'enquête indépendante pour définir les causes précises de cette anomalie et en tirer les conséquences et actions correctrices permettant un retour en vol en toute sécurité et dans les meilleurs délais», a déclaré Stéphane Israël, PDG d'Arianespace. Le prochain lancement de deux satellites Galileo par Soyouz était initialement prévu pour décembre de cette année.

La fusée Soyouz a mis les satellites 5 et 6 du futur GPS européen sur une trajectoire trop basse.

 

C'est un raté dont le programme de GPS européen Galileo n'avait vraiment pas besoin, après des années de retards et un budget qui n'a cessé de déraper. Les deux satellites 5 et 6 de la constellation européenne qui doit en compter 30 au final ne sont pas arrivés à leur bonne destination.
 

La fusée russe «européanisée» Soyouz ST qui a décollé vendredi du Centre spatial guyanais a laissé les deux engins sur des orbites incorrectes. Au lieu d'une orbite parfaitement circulaire à 23.522 km d'altitude inclinée de 55 degrés par rapport à l'équateur, le dernier étage Fregat de la fusée russe les a placés sur une ellipse qui passe au plus près à 13.800 km d'altitude et au plus loin à 25.850 km de la Terre, avec une inclinaison de seulement 49,8 degrés.
 

L'écart est trop grand
 

Arianespace, opérateur du lancement pour le compte de l'Agence spatiale européenne (ESA) a pudiquement parlé d'une «anomalie d'injection des satellites Galileo» dans son communiqué, mais la mission pourrait bien être un échec. L'écart avec l'orbite visée est trop grand pour que les satellites puissent la rejoindre. D'après les calculs de l'astrophysicien américain Jonathan McDowell, les deux satellites disposent d'assez de carburant pour changer leur vitesse de 240 m/s, mais auraient besoin d'au moins 600 m/s pour corriger l'erreur du lancement. Reste maintenant à savoir si les deux engins peuvent encore avoir une utilité pour Galileo malgré leur orbite dégradée.
 

L'erreur ne provient pas de la fusée Soyouz elle-même, mais de son étage supérieur Fregat, construit par l'industriel russe NPO Lavotchkine, qui est chargé de placer les satellites sur la bonne trajectoire. Après l'impulsion initiale donnée par Soyouz, cet étage devait réaliser deux mises à feu de son moteur. Ces allumages se sont déroulés aux moments attendus, et pendant les durées normales. Ce qui a fait croire aux équipes russes et européennes que le lancement avait réussi, entraînant l'envoi de communiqués officiels vantant prématurément le succès de la mission. «Ce n'est qu'après la séparation des satellites, et en temps différé, que l'exploitation des informations fournies par les stations de télémesure de l'ESA et du CNES a révélé que l'orbite atteinte n'était pas conforme à celle attendue», précise Arianespace.
 

Comme l'étage Fregat n'a, à priori, pas eu de panne, puisqu'il a fonctionné selon le plan de vol prévu, le problème semble provenir d'une erreur de guidage. «Deux explications sont possibles, soit l'étage Fregat a eu un problème de capteur et a cru effectuer la poussée dans la bonne direction, soit, et je pense que c'est plus probable, il a été mal programmé et a été pointé dans le mauvais sens», estime Jonathan McDowell.
 

«Arianespace mandatera dès lundi, en association avec l'ESA et la Commission européenne, une commission d'enquête indépendante pour définir les causes précises de cette anomalie et en tirer les conséquences et actions correctrices permettant un retour en vol en toute sécurité et dans les meilleurs délais», a déclaré Stéphane Israël, PDG d'Arianespace. Le prochain lancement de deux satellites Galileo par Soyouz était initialement prévu pour décembre de cette année.

 

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