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Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI
L'évaluation de la douleur chez l'enfant est problématique tout particulièrement pour les jeunes de moins de cinq ans. Pour y remédier, une équipe américaine propose un logiciel de reconnaissance faciale.
«Ne disputons à personne ses souffrances; il en est des douleurs comme des patries, chacun a la sienne”, expliquait Chateaubriand dans Mémoires d'outre-tombe. En effet, rien de plus subjectif que la douleur. Une même blessure peut être ressentie de manière différente et l'importance qu'on lui accorde peut varier énormément. Pourtant une équipe de chercheurs de l'université de Californie a présenté, ce lundi dans une étude publiée dans le journal Pediatrics, un logiciel de mesure de la douleur par reconnaissance faciale (FACS). Ce logiciel permet une estimation assez objective de la douleur pour les malades ayant des difficultés à s'évaluer.
Les expressions du visage sont des indices précis de la gravité de la douleur, explique l'étude. Dans cette perspective, FACS base son analyse sur 46 signes du visage à partir des vidéos des patients: comme le froncement des sourcils, l'apparition de rides sur le nez et les paupières serrées.
Quelques signes du visage analysés par le logiciel FACS lors des phases de test
Pour leur expérience, les chercheurs ont testé la précision du logiciel sur 50 jeunes âgés de 5 à 18 ans, tous à la suite d'une même opération chirurgicale. Après analyse des données vidéo, le logiciel a attribué un score de douleur sur une échelle de 0 à 10 aux malades. Sachant que 10 représente le niveau maximal.
Selon l'étude, FACS établit un diagnostic très proche de l'évaluation que font les malades de leur douleur. Pour les chercheurs, sa précision est comparable à l'évaluation que font les parents de la douleur de leur enfant et il est généralement plus précis que le diagnostic des infirmières. Autre avantage du logiciel, son analyse ne change pas en fonction de la morphologie des visages. Une particularité qui laisse penser qu'il pourrait être largement utilisé par les équipes médicales.
Des échelles pour chaque cas
Mais les médecins n'ont pas attendu l'arrivée de cette technologie pour implanter une évaluation régulière de la douleur: depuis 2010, la fondation APICIL, consacrée aux projets de lutte contre la douleur, a mis en place un kit de poche à destination des soignants pour évaluer celle des enfants dans les hôpitaux français. Une initiative à laquelle le Dr.Chantal Delafosse, médecin de la douleur à l'hôpital Femme Mère Enfant (HFME) de Lyon, a participé avec pour objectif l'amélioration de la qualité des soins.
«Les enfants peuvent évaluer leur douleur à partir de 5 ans environ. En dessous de cet âge, ils n'en sont pas capable, c'est du tout ou rien», explique au Figaro le Dr.Chantal Delafosse. L'utilisation d'un système de reconnaissance automatique permet de franchir un cap dans le dépistage pour mieux adapter les traitements antalgiques des patients jeunes ou en situation d'handicap.
Plusieurs échelles existent pour évaluer les paliers de douleur. Chacune d'entre elles s'adapte aux conditions des patients. Par exemple, pour les enfants capables de s'évaluer, les chercheurs ont mis en place une échelle de visages où l'enfant désigne, parmi 6 d'entre eux, celui qui correspond le mieux à ce qu'il ressent. Dans les cas où l'évaluation nécessite l'intervention d'un tiers, le personnel médical utilise, parmi d'autres, l'échelle FLACC (Face, Legs, Activity, Cry, Consolabilty), qui lui permet de poser un diagnostic à partir des critères suivants: l'expression faciale, la position et le mouvement des jambes, l'agitation, les pleurs, les gémissements et la capacité à être réconforté.
Dans les hôpitaux français, «la prise en charge de la douleur reste un objectif à atteindre quotidien. Cela fait à peine quelques années que l'évaluation de la douleur apparait dans les dossiers de soin au même titre que la température ou la tension», déclare le Dr.Chantal Delafosse. Selon elle, le plus dur était de faire entrer l'évaluation de la douleur dans les habitudes du personnel soignant.
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