Billet : Les randonnées mal encadrées, une menace pour notre capital naturel

Dimanche, 6h00, commencent à affluer entre  la station du TGM et   l’horloge  de l’Avenue Bourguiba,  des groupes de jeunes et de moins jeunes, sac au dos et tête protégée, l’allure décidée et prêts à vivre une journée de découverte et de dépaysement.  

Les randonneurs du dimanche sont en pleine expansion dans la Tunisie de 2013. Les pages facebook se multiplient et les destinations se diversifient. Pour une vingtaine de dinars, vous pouvez vous inscrire et partir à la découverte des charmes et des merveilles écologiques du pays.
 

Belle initiative s’il en est et il en fut : C’est le ministère de l’environnement qui a veillé à la formation de ces apprentis guides qui mènent leur troupe avec plus ou moins de bonheur, car s’il y a incontestablement des professionnels, bien expérimentés et qui n’ont pas attendu 2013 pour se lancer sur les sentiers nouveaux, cependant il faut bien le dire ils sont peu nombreux. 

 

En effet, la majorité sont des jeunes novices à peine débarqués dans la nature qui, au nom même de la randonnée écologique, contribuent à la destruction des quelques rares petits coins de paradis qui étaient protégés jusqu’alors par leur inaccessibilité et l’absence de connaissance sur leur existence.
 

Aujourd’hui, ce sont des bus qui y arrivent et y déversent de vingt à cinquante personnes sans aucune information, sensibilisation sur les risques qu’ils font encourir au milieu.
 

Ces jeunes organisateurs de randonnées n’ont souvent pas pris le temps de préparer leur circuit, de le baliser, de trouver les points de passage sécurisant autant pour les randonneurs que pour les écosystèmes, ceux qui évitent les sous-bois et les escarpements, ceux qui respectent les jeunes pousses, les fleurs délicates et les petites plantes.
 

Tout laisse à penser qu’avec l’arrivée de l’été, ses grosses chaleurs et la léthargie ramadanesque, cette activité va être délaissée mais il est sûr qu’elle reprendra de plus belle dès les premiers frimas tant l’engouement est important.
 

Il faudra profiter des quatre ou cinq prochains mois pour préparer la prochaine saison : il appartient au Ministère de l’environnement avec les autres secteurs concernés d’organiser un encadrement rigoureux de cette activité et d’assurer la formation effective des guides et des organisateurs ; sinon le capital nature sur lequel nous voulons bâtir un nouvel tourisme écologique, de niche, ne résistera pas à cette menace de destruction.
 

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