Claude Lévi-Strauss honoré par Google

Touwensa (Agences). Mokhtar TRIKI

Grand nom de l'anthropologie française, Claude Lévi-Strauss est l'un des pères fondateurs de la pensée structuraliste. A ce titre, il influence de manière fondamentale l'ensemble des études en sciences humaines au XXe siècle. Formé en droit, agrégé de philosophie et docteur ès lettres, le chercheur se lance dans l'ethnographie en 1939, alors qu'il enseigne au Brésil.

Claude Lévi-Strauss est né à Bruxelles en 1908, de parents juifs alsaciens. Il milite dans sa jeunesse à la SFIO puis passe l'agrégation de philosophie en 1931. Nommé professeur à l'université de Sao Paulo, il part pour le Brésil en 1935 où il dirige plusieurs missions ethnographiques dans le Mato Grosso et en Amazonie, partant à la rencontre des Indiens Mundé et Tupi Kawahib. Il racontera cette expérience dans son autobiographie intellectuelle, Tristes Tropiques (1955), un des grands livres du 20ème siècle. De retour à Paris à la veille de la guerre, mobilisé en 39-40, il quitte la France en 1941 pour New York, où il enseigne.

Il y côtoie l'anthropologue Franz Boas et le linguiste Roman Jakobson qui vont profondément influencer sa pensée et lui permettre de poser les jalons du structuralisme. Cette théorie, développée dans son recueil Anthropologie structurale, consiste en l'étude minutieuse des relations sociales afin d'en comprendre les mécanismes formels et les structures inconscientes. Ses analyses tendent à démontrer que la pensée prélogique n'est pas anarchique, mais conduite selon un axe construit différemment du mode de pensée occidentale. Auteur d'une œuvre considérable pour les sciences et pour la compréhension de l'homme, Claude Lévi-Strauss s'impose également avec Tristes Tropiques comme un grand écrivain, prestigieux représentant de l'Académie française.

Dans une des rares interviews accordées ces dernières années, ce scrutateur avisé de son temps, attiré sur le tard par le bouddhisme, disait en 2005: «Nous allons vers une civilisation à l'échelle mondiale. Où probablement apparaîtront des différences - il faut du moins l'espérer [...]. Nous sommes dans un monde auquel je n'appartiens déjà plus. Celui que j'ai connu, celui que j'ai aimé, avait 1,5 milliard d'habitants. Le monde actuel compte 6 milliards d'humains. Ce n'est plus le mien». Claude Lévi-Strauss nous a quittés le 31 octobre 2009.
 

Évaluer cet élément
(0 Votes)