Les Têtes Raides de retour aux sources

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

À trente ans, les Têtes Raides gardent le sourire sans ride. Le groupe a plus d'une quinzaine d'albums à son actif, mais encore plein d'envies à satisfaire. Dont celle de faire vivre leur dernier album, Les Terriens, sorti en février. La voix rauque et sombre de Christian Olivier y résonne presque exactement comme sur leurs premiers titres, toujours propulsée par des rythmes vifs de guitare et de percussions ou des ballades plus mélancoliques. «La marque Têtes Raides, c'est du cuivre, du violoncelle», confirme le chanteur Christian Olivier au Live-Le Figaro.

Leur dernier album était pourtant sorti de ce sentier habituel. Corps de Mots offrait des poésies mises en chanson, dans un style épuré, bien que ce goût pour les poètes ne date pas d'hier. «Quand j'ai commencé à écrire la chanson des Terriens, naturellement il y a de la guitare qui est revenue», raconte Christian Olivier. Pas vraiment étonnant pour ce groupe changeant qui «a démarré à quatre, cinq, six, sept, huit» pour revenir aujourd'hui à six. «Têtes Raides a toujours été en mouvement», résume simplement le chanteur. En mouvement «par les disques», par «la manière de travailler», par «le choix des lieux, des salles». «On ne peut pas rester statique, il y a toujours quelque chose qui s'opère», conclut l'artiste.
 

Les fans de la première heure auront de quoi se mettre sous la dent. Le dynamique Moderato rappelle les tirades enflammées et engagées de L'Iditenté, Civili ou Fragile. La douce Alice résonne, quant à elle, des mêmes envolées mélancoliques qu'On s'amarre, Je chante ou Le Cabaret des Nues. Pour les adeptes de Corps de Mots, tout n'est pas fini non plus: rendez-vous est donné au Festival d'Avignon, pour un spectacle dans la Cour d'honneur cet été. Christian Olivier s'en réjouit: «Dans le chemin de Têtes Raides, il y a eu des lieux. Les Bouffes du Nord à Paris, d'autres lieux en Province. Le passage à Avignon pour la clôture c'est un événement très fort.» D'autant que comme il le dit lui-même: «C'est toujours des événements qui font qu'on avance.»
 

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