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Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI
La 67e édition du plus grand rendez-vous cinématographique du monde, dont le jury sera cette année présidé par Jane Campion, ouvre ses portes mercredi prochain. Coup de projecteur sur les dix longs métrages les plus attendus.
LE PLUS ATTENDU: Saint Laurent, de Bertrand Bonello.
Après la collection automne-hiver d'Yves Saint Laurent selon Jalil Lespert, avec Pierre Niney, Bertrand Bonello propose la collection printemps-été avec Gaspard Ulliel. Si ce biopic a été réalisé dans le plus grand secret, c'est le Festival de Cannes qui aura l'honneur de lever le rideau sur cette œuvre retraçant la période 1965-1976. Plus que dans les grands défilés, c'est donc l'endroit où il faudra se trouver. À moins que les critiques et les spectateurs ne trouvent le sujet un peu ressassé. Pari difficile, pour Gaspard Ulliel, que de prendre la succession de Pierre Niney. Même constat pour Jérémie Renier, qui s'empare du rôle de Pierre Bergé tenu jusqu'ici par Guillaume Gallienne.
Les comparaisons ne manqueront pas de fuser sur la Croisette. Ce qui est certain, c'est que Bonello possède bien des arguments. Notamment celui de s'être lancé dans ce film sans l'accord dudit Bergé, lequel s'était beaucoup investi dans le travail de Jalil Lespert. Et si les deux œuvres se révélaient parfaitement complémentaires?
LE PLUS GLAMOUR: Grace de Monaco, de Olivier Dahan.
C'était «le» film parfait pour ouvrir le plus grand festival de cinéma au monde. Son sujet, son décor, son actrice principale… Tout était réuni pour mettre en scène une montée des marches à la fois glamour et cinégénique, hollywoodienne et locale. En confiant le rôle de Grace Kelly à Nicole Kidman, Olivier Dahan a joué sur la ressemblance physique, mais aussi sur une part de mystère fait d'élégance naturelle et de froideur. L'actrice australienne incarne la princesse de Monaco à un moment critique, tant dans sa vie personnelle et professionnelle que dans celle du Rocher. Cela se passe en 1962, six ans après que cette star de cinéma promise à une carrière extraordinaire a épousé le prince Rainier. Sentant que les plateaux lui manquent, Alfred Hitchcock fait du pied à son actrice fétiche pour incarner Marnie dans son prochain film. La princesse, mère de famille, devra alors choisir entre la flamme artistique qui la consume encore et ses obligations princières, à l'heure où le Rocher est menacé d'être annexé par la France du général de Gaulle. Si Kidman parvient à émouvoir au-delà de la performance et que le scénario est suffisamment riche pour ne pas tomber dans l'album photo, alors Olivier Dahan devrait conserver, grâce à ce nouveau film biographique, ses lettres de noblesse. Et puisque nous sommes en démocratie, roturiers cinéphiles et nobles invités du festival auront le loisir de voir son film le même soir…
Film d'ouverture, hors compétition. En salles le 14 mai.
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LE PLUS ambitieux: The Homesman, de Tommy Lee Jones.
Certains acteurs, certains réalisateurs sont ce que l'on pourrait appeler des «gibiers de Croisette». On peut tout dire de Tommy Lee Jones sauf qu'il appartient à cette famille. Pourtant, avec ses différences et cette volonté affirmée de ne pas être dans la ligne, le «Man in black» plaît au festival. On se souvient des deux prix que remporta, en 2005, son film Trois enterrements, œuvre étrange et violente qui fut sa première mise en scène au cinéma. Il rafla le trophée du meilleur interprète et son ami Guillermo Arriaga, celui du meilleur scénario. On se rappelle aussi le succès qui en découla. Neuf ans plus tard, le Texan revient au feu de la compétition officielle avec encore plus de munitions: un scénario qu'il a écrit avec Kieran Fitzgerald et Wesley Oliver, et un casting impressionnant où il côtoie Hilary Swank, James Spader ou encore Meryl Streep, le tout coproduit par Luc Besson. Pour raconter l'histoire de Mary Bee Cuddy, une pionnière chargée, en 1854, d'escorter du Nebraska à l'Iowa trois femmes qui ont perdu la raison, Jones a délibérément choisi le spectaculaire. La nature déborde du cadre. L'horizon est partout, mordu par la poussière, le vent et la neige. Il a aussi laissé libre cours à sa fantaisie naturelle, ne s'interdisant ni l'esthétisme, ni le rire ni l'émotion. Cannes en a pendu plus d'un pour moins que ça.
Compétition officielle. En salles le 21 mai.
LE PLUS PERCHÉ: Bird People, de Pascale Ferran.
A force de toucher à tout, on finit par se retrouver au pied du mur ou des marches ce qui, à Cannes, revient au même. C'est sans doute son éclectisme qui a permis à Pascale Ferran, rodée aux courts-métrages, au théâtre, au doublage et même à la musique, d'intégrer avec son quatrième film la sélection Un certain regard, compétition qui lui va bien au teint. Car c'est aux regards que s'est intéressée la réalisatrice, en écrivant et décrivant, avec son coscénariste Guillaume Bréaud, ceux d'une femme de chambre française et d'un jeune ingénieur en informatique américain. Réunis entre les murs gris d'un hôtel d'aéroport, ces deux personnages que tout oppose vont, chacun de leur côté, modifier brutalement la vision qu'ils ont du monde et de leur vie. Le premier quittera tout, métier, femme, enfant ; la seconde s'envolera vers des cieux pour le moins inattendus. Ce qui l'est aussi, hormis Josh Charles et Anaïs Demoustiers, qui interprètent magnifiquement leurs rôles, c'est la maîtrise incroyable d'une armada d'effets spéciaux qui surprendront grandement, sinon le jury, du moins à coup sûr les spectateurs.
Sélection officielle Un certain regard. En salles le 4 juin.
LE PLUS CANNOIS: The Search, de Michel Hazanavicius.
Que serait Cannes sans Michel Hazanavicius et Bérénice Bejo? Depuis 2011, année où le Festival a fait du réalisateur de The Artist une star mondiale, on a vu son héroïne de femme en maîtresse de cérémonie (2012) et en primée du Passé (2013). Le rendez-vous portera-t-il chance à leur nouveau film? The Search, remake libre des Anges marqués de Fred Zinnemann, suit trois destins lors du conflit opposant Russes et Tchétchènes: celui d'un enfant abandonné à lui-même, celui de l'infirmière d'une ONG qui le recueille et celui d'un jeune soldat russe.
Tourné cet hiver en Géorgie, ce drame accueille dans son casting Annette Bening. De quoi élargir la tribu des enfants du pays et prouver au monde entier que les relations entre le réalisateur français et les États-Unis sont toujours au beau fixe. Mademoiselle Bejo, qui ne rechigne jamais à se plier aux règles du tapis rouge pour donner un peu de rêve aux gens, devrait jouer les ambassadrices de charme pour son film. D'ailleurs, elle avouait récemment: «Petite, je n'étais pas du genre à suivre l'événement à la télévision, mais depuis que j'y suis invitée pour vendre mes films, j'y ai pris goût. Et quand le film plaît, on y ressent beaucoup d'adrénaline et de plaisir.»
Parions que ce dernier sera partagé.
Compétition officielle. En salles le 26 novembre.
LE PLUS INTRIGANT : Léviathan, de Andreï Zviaguintsev.
Andreï Zviaguintsev est un papillon russe que le Festival de Cannes rêve d'épingler à son palmarès depuis qu'il a entendu parler de lui. Révélé au monde du septième art et au monde tout court avec son chef-d'œuvre psychologique Le Retour, Lion d'or de Venise en 2003, il est déjà venu montrer sa bobine de quadragénaire tarkovkskien triste et mélancolique il y a huit ans (Le Bannissement) et quatre ans (Elena). Tel un métronome au rythme olympique, il présente cette année le mystérieux Léviathan dont on sait à peine plus de choses que sur son réalisateur. Mais elles suffisent assez pour se dire que le film répond aux codes cannois: «un drame qui se mue en tragédie», une quinzaine de personnages importants, un décor somptueux (la péninsule de Koba, près de Mourmansk, au nord de la Russie), une actrice fascinante (Elena Liadova), des références explicites aux mythologies et à l'Ancien Testament (Le Livre de Job). Et surtout un scénario faisant la part belle au réalisme social contemporain (même si le pays où se déroule l'action est supposé imaginaire): un homme vivant avec son fils de 10 ans et sa nouvelle femme est harcelé par le maire corrompu de son village qui lorgne sur sa maison, son garage, son terrain. Jusqu'au jour où il appelle à l'aide un vieux camarade d'armée devenu avocat… Un concurrent sérieux pour la Palme d'or.
Compétition officielle. En salles le 24 septembre.
LE PLUS SENSIBLE: Deux jours, une nuit, de Luc et Jean-Pierre Dardenne.
Marion Cotillard, qui est désormais à Cannes comme chez elle, pourrait bien décrocher cette année le prix d'interprétation. Car cette star des plateaux du monde entier, des tapis rouges et des magazines de mode rappelle dans le film des frères Dardenne qu'elle est avant tout une actrice, capable d'émouvoir avec la plus grande subtilité. De tous les plans, elle incarne ici Sandra, une femme au bord du licenciement qui n'a qu'un week-end pour convaincre une quinzaine de collègues de renoncer à leur prime, afin qu'elle puisse conserver son emploi. Poussée par une amie solidaire et un mari aimant, elle puisera ses dernières forces pour mener son combat. D'une sobriété exemplaire, ce film fait l'économie de tous les artifices pour ne s'intéresser qu'à l'humain. Parce que la lutte est noble et que celle qui la mène est une femme courageuse, on vibre pour elle sans jamais s'apitoyer. Il était facile, avec un tel sujet, de tomber dans le film manichéen et larmoyant. Les Dardenne ont soigné les scènes et les dialogues pour en tirer une œuvre lumineuse et forte.
Compétition officielle. En salles le 21 mai.
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LE PLUS ESTHÉTIQUE: Mr. Turner , de Mike Leigh.
Qu'est-ce qu'un artiste? Un humain comme les autres, traversé de doutes et d'interrogations banals, perclu de défauts et de faiblesses communs à tous les mortels que nous sommes? Ou un génie dont les humeurs et les caprices sont d'autant plus acceptables et pardonnables qu'ils conditionnent souvent sa singularité et son talent? Pour tenter de répondre à ces questions et à quelques autres, Mike Leigh dresse un portrait de l'immense Joseph William Mallord Turner. Incarné à l'écran par l'excellent Timothy Spall, dont le nom circule déjà pour la palme du meilleur acteur, le peintre anglais était un homme à la fois arrogant, lâche, excentrique, prétentieux, cyclothymique, atrabilaire, généreux, tendre, inquiet, taquin, méticuleux, curieux, flamboyant. Autant de traits de caractère formidables à mettre en scène et dont on retrouvait l'écho sur ses toiles où se mêlaient une part de classicisme, une touche de romantisme et des fulgurances de modernité inouïes - il fut un des premiers à s'intéresser, non sans inquiétude, à la photographie. Si la reconstitution historique (les vingt-cinq dernières années de sa longue vie, soit le deuxième quart du XIXe siècle) et la photographie sont à la hauteur du sujet (cela semble être le cas), ce sont deux heures trente de beaux-arts qui attendent les festivaliers.
Compétition officielle. En salles au Royaume-Uni le 31 octobre (date de sortie française inconnue pour le moment).
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LE PLUS MIRACULEUX: Xenia, de Panos H. Koutras.
Pas facile de tourner en période de crise… Victime d'incessants problèmes de financement, le réalisateur Panos H. Koutras l'a appris à ses dépens. Rien n'a été épargné à l'équipe. Autant dire qu'on imagine la joie du cinéaste grec, primé dans de nombreux festivals européens, de pouvoir présenter sur la Croisette son quatrième long-métrage. Ici, le metteur en scène de L'Attaque de la moussaka géante, Vie véritable et Strella est loin d'être un inconnu. Koutras se sait attendu avec cette nouvelle œuvre retraçant l'odyssée de Danny et de son frère Odysseas, respectivement 16 et 18 ans, qui quittent Athènes pour rejoindre Thessalonique. Sur place, ces deux jeunes gens d'origine albanaise espèrent retrouver leur père, un Grec qui les a abandonnés durant leur enfance. Leurs racines leur valent d'être moqués, tout comme l'homosexualité de l'un d'eux. On espère que le réalisateur ne tombera pas trop dans les clichés avec Xenia. On nous promet également de la danse et des chansons. On suivra avec beaucoup d'attention, par ailleurs, la prestation des deux personnages principaux. Kostas Nikouli et Nikos Gelia ont cette particularité de connaître leur baptême du feu au cinéma.
Sélection officielle Un certain regard. En salles le 18 juin.
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