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Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI
Le festival d'Avignon ouvre vendredi soir avec "Le Prince de Hombourg", sans certitude que cette pièce de Heinrich von Kleist ne soit interrompue -voire annulée- par les intermittents en colère qui ont déjà perturbé la générale et sont appelés à "une grève massive" le jour même par la CGT-Spectacle.
Lors d'une assemblée générale, jeudi soir, le personnel du festival a voté la grève pour vendredi, a-t-on appris auprès de la CGT-Spectacle.
La grève a été votée par 204 voix pour, 144 voix contre et 4 abstentions, selon la même source.
Il s'agit d'une intention de vote dont l'impact reste à déterminer spectacle par spectacle, a dit à l'AFP la direction du festival.
Consciente des risques de débordements, la CGT-Spectacle a toutefois publié une mise au point très ferme jeudi, se déclarant favorable à "des grèves votées par les artistes et les techniciens mais pas aux blocages, ni à l'annulation des festivals".
"Les blocages sont une façon de forcer la main aux artistes interprètes et techniciens au moment de se prononcer sur la grève. Ils sont porteurs d?une division profonde de nos professions (...) nous ne sommes pas partisans de la politique de la +terre brûlée+», souligne le syndicat.
Le syndicat, fer de lance de la mobilisation des intermittents contre la nouvelle convention d'assurance-chômage, appelle en revanche à une "grève massive" pour l'ouverture d'Avignon, avant une autre journée de mobilisation le 12 juillet.
L'irruption des manifestants lors de la répétition générale mercredi est révélatrice des fortes divisions au sein du mouvement. D'un côté, les personnels des festivals - à Avignon comme à Aix-en-Provence et Montpellier - sont massivement favorables à leur tenue, accompagnée d'actions de sensibilisation du public. De l'autre côté, les plus radicaux peuvent à tout moment perturber, voire annuler un spectacle même si l'équipe veut jouer.
- 'Menacés par le ciel et la terre' -
"Ils peuvent céder à je ne sais quelle ivresse", dit Paul Rondin, numéro deux d'Olivier Py, le directeur d'Avignon.
L'annulation vendredi de la première du "Prince de Hombourg" coûterait "45.000 euros au festival", souligne-t-il. Cette pièce a été créée en 1951 dans la cour d'honneur du Palais des Papes par son fondateur Jean Vilar avec Gérard Philipe.
L'accès de cette cour sera certes sécurisé par des agents d'accueil, mais "il n'est pas question de mettre un policier derrière chaque spectateur", dit-il.
L'équipe du "Prince de Hombourg" a préparé un texte de soutien aux intermittents qui doit être lu au début de la représentation. Les comédiens porteront sur leur costume le petit carré rouge symbole de la lutte.
Mais rien, ni personne ne peut assurer que tout se passera comme prévu: "Nous sommes à la fois menacés par le ciel et par la terre", affirme Paul Rondin, puisque des orages sont attendus, ce qui pourrait aussi empêcher la représentation dans la cour d'honneur, qui se tient à l'air libre.
Mercredi soir, la première de "La Flûte enchantée" à Aix-en-Provence s'est déroulée sans anicroche après une brève allocution du metteur en scène sur le mouvement des intermittents. Les entrées étaient soigneusement filtrées avec un cordon policier autour du Grand Théâtre de Provence.
L'opéra Ariodante de Haendel, donné à Aix-en-Provence jeudi soir dans la cour de l'Archevêché a lui été brièvement perturbé par les klaxons et les sifflés d'une cinquantaine d'intermittents massés à l'entrée.
Aux "Flâneries musicales" de Reims, le comédien Lambert Wilson, à la demande des intermittents, devait prendre la parole jeudi soir pour apporter son soutien au mouvement avant de jouer "La sonate de Vinteuil, la musique de Marcel Proust".
Dans les rues d'Avignon, les colleurs d'affiche du festival "Off" étaient comme d'habitude à l'oeuvre jeudi. Le coup d'envoi du "Off" sera donné vendredi par une "marche silencieuse", au lieu de la traditionnelle "Grande parade".
A Paris, le trio de personnalités chargé par le gouvernement de la concertation pour apaiser le conflit a commencé jeudi ses travaux, en annonçant son calendrier: les réunions avec l'ensemble des parties, doivent se tenir tous les jeudi de juillet avant une pause en août et leur reprise en septembre.
"Nous avons déployé des trésors de diplomatie pour que tout le monde se mette autour de la table", a souligné Jean-Patrick Gille, l'un des membres du trio.
L'enjeu est de convaincre les plus sceptiques des intermittents que la concertation n'est pas seulement un leurre visant à passer l'étape cruciale des festivals d'été.
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