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Le 21 septembre 2013 à 4h du matin, des policiers ont débarqué dans l’appartement de Néjib Abidi à Lafayette. Ils ont arrêté le cinéaste et militant Nejib Abidi, le réalisateur Abdallah Yahia, l’ingénieur du son Yahia Dridi, le compositeur Slim Abida, le pianiste Mahmoud Ayad, le clarinettiste Skander Ben Abid et deux étudiantes Amal et Aya. Le motif : consommation de stupéfiants.
Le 27 septembre 2013, 4 de ces artistes ont été libérés car le résultat des analyses les a innocentés : il s’agissait de Nejib Abidi, Skander Ben Abid, Amal et Aya qui sont en liberté provisoire.
Les autres Ayad, Abida, Dridi et Yahia sont restés en prison jusqu’à ce jour. Le 28 septembre, le film intitulé « Un Retour » de Abdallah Yahia a été projeté à la salle tunisoise Le Mondial, dans le cadre du Festival des Droits de l’Homme, pendant que le réalisateur de l’œuvre était détenu en prison. Cette situation avait provoqué une vague d’indignation dans le milieu culturel.
Dépité par cette humiliation qu’il considère comme injuste, Néjib Abidi dénonce en ces termes les conditions déplorables de la détention de l’un d’entre eux :
« Yahia Dridi est dans une cellule avec 145 personnes, pédophiles, meurtriers, condamnés à mort car, comme il était la deuxième tête visée, il est le plus maltraité des 4 encore incarcérés. Il présente déjà des signes de gale ou d’une maladie de peau. Il est violenté toute la journée par les autres détenus qui voient là un mec pas voyou donc pas prêt à la bagarre. Ils l’obligent à manger dans les toilettes, le font passer en dernier dans les douches dégoutantes après 145 mecs. Il n’a ni livres, ni cahier, ni crayon pour écrire et se distraire un peu. »
Marqué par son expérience de détention à la prison de Bouchoucha, Néjib Abidi compte mener une campagne intitulée « Chilouna » (« prenez-nous » en égyptien) dans laquelle il invitera les parties concernées, à débattre des conditions « moyenâgeuse » du système pénitentiaire tunisien.
D’autant plus que dans cette affaire aucune accusation ni date de procès n’ont été déterminées. Abidi et ses amis ne se sentent pas coupables et pensent qu’il y a des motivations politiques derrière ces atermoiements kafkaïens. En plus de ses activités militantes, avec notamment un comité de soutien à Nasreddine Shili, Abidi venait de terminer un film documentaire assez dérangeant. Il s’agirait d’une longue enquête menée par lui et son équipe, sur le naufrage d’immigrés tunisiens à Lampedusa en 2011. Dans ce film, des faits nouveaux sont présentés, impliquant le gouvernement tunisien d’ Essebsi et d’Ennahdha ainsi que le gouvernement italien.
Selon les déclarations de Abidi à Tunisie Numérique, quelques indices laissent à penser que ce sont les activités militantes et artistiques du groupe, qu’on a voulu juguler, par ces arrestations :
-la veille de l’arrestation, des disques durs de Néjib Abidi ont été cambriolés.
- les tests d’urine n’ont pas été récupérés par un laboratoire spécialisé mais par les policiers eux-mêmes qui ont violemment forcé les détenus à uriner.
-des copies du film de Abidi et de Yahia ont été saisies par la police le jour de l’arrestation.
En attendant de connaitre le chef d’accusation des 4 détenus, l’affaire reste à suivre.
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