Les quatre noms pour le Goncourt 2013

Touwensa (Agences). Mokhtar TRIKI

Le Goncourt 2013 sera décerné lundi à 13h au restaurant parisien Drouant comme le veut la tradition. Les jurés ont donné en milieu de semaine dernière leur dernière liste.

Ils ont retenu quatre auteurs qui figuraient parmi les favoris depuis un certain temps. Deux relèvent d'une littérature populaire de qualité: Pierre Lemaitre, auteur de Au revoir là-haut (Albin Michel) et Karine Tuil pour L'invention de nos vies(Grasset). Et deux sont considérés comme des auteurs «plus littéraires»: Jean-Philippe Toussaint pour Nue (Minuit) et Frédéric Verger pour Arden (Gallimard). Ce dernier, encore inconnu du grand public il y a quelques semaines effectue donc un parcourt sans faute puisqu'il est le seul premier roman de cette ultime sélection. En cas de victoire lundi, Gallimard réussirait l'exploit de faire couronner un troisième débutant après Jonathan Littell en 2006 et Alexis Jenni en 2011. Ce qui ne serait pas un mince exploit!

Les commentateurs plébiscitent Toussaint

Avec Nue, Jean-Philippe Toussaint, auteur Minuit, offre à ses lecteurs le dernier volet de sa tétralogie sur Marie, un cycle romanesque sur l'histoire d'un grand d'amour que bon nombre de critiques plébiscitent. De manière générale, sans se focaliser sur ce titre, la plupart des commentateurs considèrent que Toussaint devrait être couronné pour l'ensemble de son oeuvre.

Les jurés partageront-ils cet avis? On leur prête l'intention de sacrer Pierre Lemaître, auteur de polar s'essayant pour la première fois, et avec bonheur, à une littérature classique avec un thème porteur, la Grande Guerre. Si Albin Michel (dont le dernier lauréat du Goncourt fut Jacques-Pierre Amette en 2003 avec La Maîtresse de Brecht) remportait le prestigieux prix, nul doute que le succès public du roman (près de 100 000 exemplaires déjà sortis et une préférence marquée du côté des libraires et des internautes) serait encore amplifié.

La belle cote critique et publique de Pierre Lemaitre

Chez Grasset enfin, on croit très fort aux chances de la seule femme du quartet, Karin Tuil. Sans connaître les chiffres de ventes de Pierre Lemaitre, cette dernière jouit d'une belle cote tant auprès du public que des critiques avec ce roman sur l'imposture et le mensonge. Sans verser dans la théorie des quotas, on remarquera tout de même qu'il faut remonter quinze ans en arrière pour trouver le nom de Paule Constant, dernière romancière distinguée par le Goncourt... Les jeux sont faits, rien ne va plus. On saura à 13 heures lequel de ces quatre écrivains succèdera à l'auteur Actes Sud Jérôme Ferrari.
 

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