Les amateurs de musique étaient ravis hier soir au Théâtre municipal de Sousse. En effet, l’emblématique espace d’art  accueille la première édition du festival musical « La clef d’or ». Il s’agit d’un événement culturel et d’une compétition entièrement axée autour de l’instrument du piano. Et le moins que l’on puisse dire est que les promesses sont tenues. Car non content de bénéficier d’un formidable bouche à oreille, le festival « La clef d’or » conforte la ville de Sousse dans sa position de destination touristique et maintenant culturelle d’exception. Non ! Le lâche et odieux acte terroriste récemment survenu à Sousse n’a pas terni l’image de cette ville comme le pensent certaines personnes. La réussite de la soirée d’ouverture tend à le prouver.       
 

De la grâce et de la légèreté
 

Trois pianistes se succèdent durant la soirée. La grâce et la légèreté dans le geste dont ils font preuve  déroutent et éblouissent le public qui a véritablement l’impression d’assister à un spectacle de …harpe. La japonaise Kayo Yoshida Oh, le tunisien Mohamed Ali Kammoun et le bulgare Todor Petrov transportent littéralement leurs auditeurs vers un monde où tous les rêves sont permis. Un monde dont la langue officielle est la musique. Les pianistes ainsi que leurs trois disciples jouent leurs propres créations. Todor Petro dérogera néanmoins à la règle en interprétant Chopin et Beethoven. Que de charmantes mélodies. Quel doigté, quelle souplesse et surtout quelle précision ! Pas une seule fausse note n’est à signaler. L’art de jouer du piano semble avoir trouvé en ces hommes et femmes toute sa quintessence. Les trois pianistes évoluent sur une scène éclairée de manière subtile. Des courts-métrages sont projetés derrière eux dont un formidable « morphing »  de dizaines de visages humains. Ce procédé informatique qui permet de passer d’un visage à un autre sans que l’on se rende compte rappelle au public que l’art et plus particulièrement la musique, est synonyme de paix et d’amour. Incontestablement, l’ouverture du festival « La clef d’or » est une réussite. Quant au spectateur, il quitte la salle avec une seule envie : celle de découvrir d’autres génies.