Au jardin ce week-end: c'est l'heure du grand ménage !

Touwensa-(Agences). Mokhtar TRIKI

Le froid a fait son effet. Les dalhias, encore en fleurs à la mi-novembre dans bon nombre de régions, n'ont pas résisté à ses premières morsures. C'est notamment le cas dans la moitié est de la France où 25 départements étaient placés, mercredi, en «vigilance orange neige et verglas» par Météo France. Vendredi matin, la neige continuait à tomber de façon modérée jusqu'en plaine se décalant progressivement vers le Limousin, le sud de la région Centre et l'Albigeois, relate Météo qui prévoyait «5 à 10 centimètres supplémentaires en moyenne, et parfois jusqu'à 20 cm sur l'est du Massif Central».

Il suffit en général d'une nuit pour que la neige, cette «liquide étincelle», magnifiée par Claude Nougaro en 1967, dans l'une de ses premières chansons, transforme nos jardins en «cimetières enchantés», pétrifiés de silence.

Dans la mythologie grecque, cette période charnière de l'année est le moment où Coré, fille de Zeus et de Déméter, la déesse des moissons, part séjourner de long mois dans les profondeurs de la terre aux côtés de son mari Hadès, dieu des Enfers. Son retour, qui correspond au printemps, met fin à la prostration de sa mère minée par le chagrin, provoquant le réveil de la végétation, l'épanouissement des fleurs puis l'avènement des récoltes et des moissons.

Mais nous n'en sommes pas là. Comme on borde un enfant le soir avant qu'il ne s'endorme, le jardinier doit, dès à présent, aider ses arbres, ses massifs et les planches de son potager à plonger du mieux possible dans ce long sommeil. En attendant le renouveau futur.

Au verger: mieux vaut prévenir que guérir

Si vous ne voulez pas voir vos arbres infestés de maladies et de parasites -et éviter ainsi d'avoir à traiter- c'est le moment de mettre en oeuvre quelques contre-mesures préventives. La première consiste à ramasser et à jeter à la poubelle (surtout pas dans le compost!) les fruits tombés aux sols qui sont de véritables refuges pour insectes hivernants. C'est notamment le cas de la chenille du carpocapse, le fameux “ver” des pommes et des poires, responsable de pertes de récoltes importantes. Les fruits momifiés qui restent accrochés aux branches doivent subir le même sort. Victimes de la moniliose, un champignon fréquent sur pommiers, poiriers et pêchers, ils servent de réservoir à ce fléau qui ne manquera pas de frapper à nouveau l'été suivant. Toujours dans un souci prophylactique, frottez énergiquement au moyen d'une brosse à chiendent les écorces du tronc et des branches charpentières afin d'enlever la mousse et les lichens qui servent d'abris aux œufs et aux larves d'insectes (carpocapse, psylle du poirier, galle du prunier…). Enfin, comme indiqué il y a trois semaines dans cette chronique, brûlez ou jetez les feuilles mortes de vos arbres fruitiers surtout s'ils ont subi des attaques de tavelure, de rouilles (pommier, poirier, cognassier) ou de cloque (pêcher). Une fois toutes ces opérations réalisées, pulvérisez de la bouillie bordelaise sur le tronc et les branches. Évitez de les passer au blanc de chaux. L'opération est à double tranchant: elle permet de détruire les œufs et larves de ravageurs cachés dans les fissures de l'écorce, mais aussi celles de leurs prédateurs (perce-oreilles ou forficules, carabes, trombidions…), vos précieux alliés.

Au potager: ôtez les restes de cultures

Le ménage consiste à retirer les restes de cultures comme les pieds de courgettes, d'aubergines et de tomates grillés par le froid, l'oïdium ou le mildiou. Outre leur aspect franchement inesthétique, le fait de laisser ces épaves végétales tout l'hiver dans le potager est une aubaine pour les maladies, les insectes parasites mais aussi les limaces et les escargots qui y trouvent à la fois le gîte et le couvert. De quoi permettre à ces gastéropodes gloutons de se retrouver, au printemps, frais et dispos pour dévorer vos premiers légumes. Incinérez ou jetez sans états d'âme ces pieds dégarnis à la poubelle. S'il est trop tard pour bêcher vos planches ainsi dégagées (froid, humidité), épandez du compost et de la cendre de bois puis recouvrez-les de feuilles mortes saines ou de paille. Continuez parallèlement à inspecter, à intervalles réguliers, la partie de votre potager qui reste en demi-sommeil: choux, mâche, poireaux, salades et épinards d'hiver… Surveillez les éventuelles attaques de mildiou sur épinards en ôtant les feuilles malades et en traitant le cas échéant avec un fongicide. Pensez si ce n'est déjà fait à pailler l'entre rangs à condition de garder un œil sur les limaces qui pourraient s'y réfugier. En cas d'infestation, épandez des granulés au ferramol ou disposez des pièges à bière.

Dans vos massifs: coupez ce qui est fané.

Les restes de plantes annuelles type pétunia, ipomée, cosmos ou pavot de Californie, vaincus par le froid, doivent être évacués pour les raisons qui viennent d'être exposées plus haut. Il faudra, comme chaque année, les ressemer au printemps pour les voir fleurir à nouveau. Si elles ne meurent pas, les bisannuelles (digitales, campanules, ancolies…) et les vivaces à bulbe ou turbercules (glaïeul, dahlia…) doivent être, elles aussi, débarrassées de leurs inflorescences ou tiges desséchées. Sans oublier les immenses hampes florales des roses trémières. Faites de même avec vos arbustes comme les hydrangéas et vos rosiers dont vous sectionnerez les branches malades et les fleurs fanées.

 

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