Adolescente, à chaque visite chez le médecin, la jeune triathlète portait avant tout son attention, teintée d'inquiétude, sur l'évolution de sa taille… 1,65 m… 1,66 m. Pour quatre petits centimètres, elle va voir s'envoler son rêve de petite fille : participer un jour au concours Miss France. « J'en ai voulu à mes parents », sourit-elle aujourd'hui.

" Ça m'a donné de la confiance "

Quelques jours avant de souffler ses 24 bougies, la jolie Évelyne Leroux - qui a depuis longtemps quitté les épreuves de triathlon - a sans doute gagné à ses yeux sa plus belle victoire : une place sur un podium national de beauté. Début avril au casino de La Roche-Posay, elle est élue 2e dauphine de Miss XS France, concours dont elle ne connaissait pas l'existence il y a encore quelques mois. « Depuis, on m'a demandé si j'avais été élue à un concours organisé par la boîte de nuit le XS à Poitiers », s'amuse-t-elle.

Depuis trois ans, Miss XS (imaginé par un ancien délégué du comité Miss France) est ouvert aux jeunes femmes de 18 à 25 ans mesurant moins d'1,70 m. Sans atteindre l'envergure et la médiatisation du comité Miss France, le concours « XS » ouvre une nouvelle porte dans l'univers des concours de beauté. Après une première sélection départementale sur CV et photo, Évelyne remporte fin mars, à Thouars, le titre régional qui lui ouvre les portes de la finale nationale aux côtés de treize autres candidates lauréates dans leurs régions respectives. Questions de culture générale, chorégraphies, défilé… Miss XS a le goût et la saveur de son aînée télévisée chaperonnée des années durant par la dame au chapeau.
 

La soirée à La Roche-Posay restera longtemps gravée dans la mémoire de la jeune poitevine encore surprise et heureuse de son écharpe. « Ça m'a donné de la confiance, moi qui ai un parcours un peu compliqué. Mais le plus important reste pour moi la fierté ressentie par mes parents », confie-t-elle. Sourds tous les deux, ils étaient bien sûr présents à ses côtés lors des deux soirées : « Je signe couramment, la première langue que j'ai parlée c'est la langue des signes. » Et sa petite notoriété, Évelyne Leroux entend bien la mettre au service d'associations œuvrant pour aider les personnes souffrant de handicap.
 

Aujourd'hui, après une récente vacation comme assistante administrative à la CPAM, Évelyne ne passe pas son temps à se regarder dans la glace. La titulaire d'un BTS de gestion recherche activement un emploi.