La beauté de l’enfant

Alors que le pape François parle de « lapins » en évoquant les enfants des familles  nombreuses, alors que la société tourbillonnante entraîne avec elle des enfants plus désorientés que jamais, il serait souhaitable de s’arrêter un instant sur l’enfant lui-même. Beaucoup de psychologues, de pédiatres et d’éducateurs l’étudient sous tous les aspects, avec des théories toujours nouvelles. Mais, pourquoi compliquer cet être si fragile qui ne demande que de la simplicité ?

Regardez le sourire d’un bébé:  ses yeux innocents respirent la vie et la fraîcheur. Dans les bras de ses parents, il se sent bien. Peu à peu, il s’en détache, gardant encore en lui l’innocence des premières années. Ici, vous penserez à tout ce qui détruit aujourd’hui ce coeur pur: toutes les images qui lui sautent aux yeux, alors qu’il ne les soupçonnait même pas un instant auparavant. De plus en plus tôt, le monde des écrans vient mettre la main sur lui, songez par exemple aux tablettes proposant des activités virtuelles aux enfants en bas-âge. Certes, faut-il vivre un minimum avec son temps mais n’est-il pas plus beau de voir un enfant jouer gaiement dans le jardin avec ses frères et ses soeurs? A chaque âge, préoccupations différentes. Pourquoi vouloir flétrir la fleur innocente de l’enfant, avant l’heure ?

Certes, l’enfant n’est pas un ange, il a ses défauts et pour certains, un petit tempérament déjà bien affirmé. Mais, il a une beauté particulière que l’on voudrait éradiquer trop souvent: tous ces avortements tuent des bébés, des futurs enfants. A quelques jours de la Marche pour la Vie, il me semble important de rappeler à chacun qu’il a été enfant. Tous, nous avons eu des parents qui nous ont acceptés dans un acte d’amour. Tous, nous nous sommes ouverts un jour à la vie. Peu à peu, nous avons grandi sur ces bases, nos horizons se sont élargis. L’éducation a joué un grand rôle pour notre équilibre. Si beaucoup d’hommes se sentent perdus et complètement désorientés dans notre monde complexe, peut-être est-ce parce que l’enfant qu’il a été n’a pas reçu tout ce qu’il aurait pu et dû recevoir. Jean Mouroux disait: « chaque enfant qu’on enseigne est un homme qu’on gagne ».  L’enfant est l’homme de demain, celui qui peut-être agira pour notre bien, pour le bien de tous.

Parents, futurs parents, éducateurs, vous vous dites peut-être: « ça, nous le savons tous, pas besoin d’un article pour nous le dire ». Eh bien, si l’on veut envisager une société meilleure, cela commence par l’éducation de nos enfants, de nos propres enfants si nous en avons déjà, de nos futurs enfants. Se préoccuper d’aimer véritablement ses fils et ses filles est essentiel pour des véritables parents. Dans Maxence et les pêcheurs d’âmes, Marie Cadet dit cette phrase magnifique: « Le coeur d’une mère grandit avec le nombre de ses enfants ». Si la famille traditionnelle est souvent rabaissée aujourd’hui à tous les niveaux, pourquoi s’étonner du déclin de notre monde?

Il me semble qu’aujourd’hui, en plus d’être l’anniversaire de la mort du roi Louis XVI, il s’agit de la  » journée du câlin », pourquoi ne pas faire davantage attention à nos enfants en prenant conscience du trésor qu’ils sont? L’Eglise catholique célèbre aujourd’hui sainte Agnès, celle qui mourut martyre afin de protéger son innocence: que tous nos enfants, à son exemple, puissent garder leur naïveté et leur beauté.

Je terminerai ces quelques réflexions en laissant la parole à Anne-Dauphine Julliand, dans son ouvrage Une Journée particulière: « L’innocence de l’enfant consiste à connaître la vérité et à la vivre naturellement, sans trembler, sans se projeter, en avançant avec confiance ».

 

 

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