La cigarette électronique pourrait être 5 à 15 fois plus cancérigène que le tabac

Selon une étude publiée mercredi, l'usage de la cigarette électronique pourrait se révéler plus nocif, dans certaines conditions, que celui de la cigarette traditionnelle.

Une étude qui pourrait faire partir en fumée vos envies de vapoter. Chauffée au maximum et aspirée profondément, la vapeur contenant de la nicotine dans les cigarettes électroniques peut former du formaldéhyde, une substance qui les rend 5 à 15 fois plus cancérigènes que le tabac, selon des scientifiques américains.
 

Le formaldéhyde, un cancérigène connu

"Nous avons constaté que du formaldéhyde peut se former durant le processus de vaporisation des cigarettes électroniques", écrivent ces chercheurs de l'Université d'Etat de Portland, dans une étude parue dans la dernière édition du New England Journal of Medicine (en anglais), jeudi 22 janvier.

Ces scientifiques ont utilisé une machine à "inhaler" de la vapeur de cigarettes électroniques, à faible et haut voltage, pour déterminer comment le formaldéhyde, un cancérigène connu, se forme à partir du liquide composé de nicotine, d'agents chimiques aromatisant, de propylène-glycol et de glycérine. Ils n'ont constaté aucune formation de formaldéhyde quand la machine, fonctionnant à faible voltage (3,3 volts), chauffait normalement le liquide qu'on trouve dans le réservoir des cigarettes électroniques. Ces cigarettes sont dotées d'une résistance alimentée par une pile électrique. Mais quand le liquide était beaucoup plus chauffé (à partir de 5 volts), le taux de formaldéhyde qui se formait alors était largement plus élevé que ceux trouvés avec la combustion des cigarettes conventionnelles.

Ainsi, un vapoteur qui inhale quotidiennement l'équivalent de trois millilitres de ce liquide vaporisé chauffé au maximum, absorbe quelque 14 milligrammes de formaldéhyde. En comparaison, une personne qui fume un paquet de cigarettes par jour absorbe environ trois milligrammes de ce cancérigène. Or, sur le long terme, l'inhalation de 14 milligrammes de cette substance nocive chaque jour pourrait multiplier par 5 à 15 le risque de cancer, selon de précédentes études.

 

L'étude mise en doute par un autre chercheur

Directeur de la division sur le tabagisme à la faculté de Médecine et de dentisterie de Londres, Peter Hajek observe que cette recherche ne reflète toutefois pas totalement la réalité. "Quand les fumeurs de cigarettes électroniques surchauffent le liquide, cela produit un goût âcre désagréable, ce qu'ils évitent de faire", explique-t-il dans un communiqué. L'expert, qui n'a pas participé à cette étude, maintient par conséquent qu'à ses yeux, si la vapeur de cigarette électronique n'est évidemment pas aussi sûre que l'air pur des montagnes, elle reste toutefois moins nocive que la cigarette conventionnelle.

 

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