Au jardin ce week-end : venez à bout des boutons d'or !

Touwensa (Agences). Mokhtar TRIKI

• Dans vos massifs

Les boutons d'or ne méritent pas leur nom! Avec ces températures clémentes qui promettent de durer toute la semaine prochaine, le jardin garde encore ses belles parures d'été. Les rosiers remontants entament une deuxième voire une troisième floraison tandis que les dahlias, gorgés de sève et brillant de mille feux, continuent de trôner en majesté aux côtés des œillets de Chine, des lychnis et des sunsatia. On a envie de se poser et de rester là, à profiter du spectacle avant que les premières gelées ne passent toutes ces merveilles au lance-flammes.

Pourtant, il y a du travail: les mauvaises herbes ont profité des alternances de pluie et de soleil de ces dernières semaines pour prospérer elles aussi. C'est notamment le cas des renoncules rampantes (Ranunculus repens) dont il va bien falloir s'occuper pour éviter qu'elles ne colonisent les espaces bientôt laissés vacants par l'arrivée du froid. On notera, à ce propos, que la langue française est bonne fille. Appeler «boutons d'or» ces véritables hydres végétales est toujours un sujet d'étonnement pour le jardinier qui s'échine à les arracher. Certes, leurs fleurs arborent au printemps de jolis pétales d'un jaune lumineux. Mais à ce compte là, d'autres herbes sauvages pourraient prétendre à aussi flatteuse appellation. C'est le cas du pissenlit. Cet envahisseur que l'on a également toutes les peines du monde à extirper, a au moins l'avantage d'être… comestible. En salade, il fait le délice des humains et, sans l'ail et la vinaigrette, celui des lapins et même des poules qui en sont friandes. Rien de tel avec les renoncules sauvages. Non seulement elles sont immangeables (les vaches évitent d'ailleurs soigneusement de les brouter!) mais elles sécrètent, à l'instar des 1500 plantes qui appartiennent, comme elles, à la grande famille des renonculacées, une substance toxique, l'anémonine dont le nom dérive de… l'anémone.

Ne croyez pas que vous aller régler l'affaire avec une simple binette! Un sarclage superficiel peut même s'avérer contre-productif en facilitant la multiplication de ces indésirables: à l'instar du fraisier, les renoncules rampantes (qu'il ne faut surtout pas confondre avec la splendide renoncule asiatique vendue en jardinerie dont nous aurons l'occasion de reparler) ont la faculté de s'étendre en lançant dans toutes les directions de fines tiges horizontales appelées stolons. Une bêche ou une fourche-bêche que vous enfoncerez sur 15 à 20 centimètres vous permettra de bien les arracher et d'ôter toutes leurs racines. Dans quelques semaines, lorsque vous retournerez le sol de vos massifs ou de votre potager, prenez également bien soin de ne pas les enterrer. Même enfouies sous 20 centimètres de terre, les renoncules rampantes sont capables -tout comme les pissenlits d'ailleurs- de refaire surface des semaines ou des mois plus tard! La solution consiste donc à émietter les mottes à la recherche des plants, y compris les plus petits, et à les jeter sans ménagement. Un dernier truc pour venir à bout des boutons d'or qui ont poussé la plaisanterie jusqu'à s'installer au pied de vos rosiers ou au beau milieu de vos iris: appliquez délicatement sur leurs feuilles un peu de désherbant total pur à l'aide d'un petit pinceau en prenant bien soin de ne pas faire goutter le produit.


• Au potager


Semez laitues, pois et carottes primeurs. Si vous vivez dans le sud ou l'ouest tempéré de la France ou si vous disposez, à défaut, d'un châssis en verre, d'une mini-serre ou de tunnels plastiques, vous aurez le plaisir de déguster, dès la sortie de l'hiver et jusqu'en mai, de succulentes laitues, carottes et petits pois frais. Choisissez pour cela des variétés résistantes au froid et semez dès maintenant (le week-end prochain il sera trop tard!). Le «Petit provençal», le «Douce Provence» ou le «Nain d'Annonay», sont, comme leur nom le suggère si bien, des variétés de pois hâtives parfaitement adaptées à ce type de culture. Mais il y a aussi le “Caractacus” qu'il faudra cependant tuteurer avec des rames afin d'éviter que ses longues tiges ne rampent à terre. À condition de disposer d'une terre légère et exempte de cailloux, les carottes courtes comme la «De Saint Fiacre» ou grelot comme la «Parmex» sont les plus indiquées. Côté laitues, la «Val d'Orge» ou la «Merveille d'hiver», que vous repiquerez le mois prochain en pleine terre, sont des valeurs sûres. Paillez bien entre les rangs et surveillez les limaces!
 

• Au verger
 

Brossez les écorces des arbres. Saviez-vous que les mousses et les lichens qui colonisent le tronc et les branches maîtresses de vos vieux arbres servent de refuge aux insectes ravageurs? Le carpocapse du pommier ou le psylle du poirier, pour ne citer que ceux-là, y trouvent des conditions idéales pour hiverner sous forme d'œufs ou de larves. En passant dès à présent un bon coup de brosse à chiendent vous réduirez, de manière 100% biologique, les attaques de ces parasites au printemps. Ce faisant vous améliorerez l'efficacité de la bouillie bordelaise que vous appliquerez dès la fin de la chute des feuilles pour lutter contre la tavelure (pommiers, poiriers) et la cloque du pêcher.
 

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