Au jardin ce week-end: des légumes frais tout l'hiver, c'est possible!

Touwensa (Agences). Mokhtar TRIKI

● Au potager

Conservez vos légumes tout l'hiver. La chute modérée des températures survenue ces derniers jours -il faisait 0°C ce vendredi matin à Mont-de-Marsan (Landes)! - vient opportunément rappeler au jardinier que la douceur de ce bel automne 2013 ne durera pas indéfiniment. Si les jours des légumes d'été (courgettes, poivrons, aubergines…) sont désormais comptés, à l'instar des tomates dont les pieds carbonisés par le mildiou rendent l'âme peu à peu, le reste du potager affiche une mine resplendissante. Choux, carottes, navets, poireaux, blettes, betteraves ont encore fière allure mais risquent, comme l'aurait si bien dit La Fontaine, de se «trouver forts dépourvus» une fois la «bise venue». À moins que vous ne les aidiez, en vous y prenant dès maintenant, à passer ce cap difficile.

Il est clair que ceux d'entre vous qui habitent dans le sud ou l'ouest de la France, où les hivers sont relativement doux et ensoleillés, sont avantagés. Tout dépend également de la résistance au froid de chaque espèce de légume. Les moins frileuses -commençons par elles- se contenteront d'un abondant lit de paille ou de feuilles mortes déposé dans l'entre rangs, qui fera office de couette ou de molleton.

C'est notamment le cas des poireaux dont certaines variétés comme le «Bleu de Solaise» peuvent supporter des températures très basses, jusqu'à -20° C. Seul inconvénient: il est quasiment impossible de les arracher quand le sol est gelé en profondeur! Mieux vaut donc prévoir d'en récolter selon vos besoins juste avant l'arrivée d'une grosse vague de froid.

Sauf en cas d'hiver sibérien, les chicorées italiennes type «Trévise» ou «Castelfranco» sont capables elles aussi de tenir en pleine terre jusqu'au printemps. Il suffit, pour hâter le redémarrage du bourgeon terminal à l'origine de cette délicieuse pomme aux feuilles rouges nervurées de blanc, de la recouvrir d'un tunnel plastique dès le mois de février.

À condition d'avoir semé des variétés résistantes aux frimas comme «Coquille de Louviers» ou «Verte d'Étampes», la mâche ne vous décevra pas non plus, sous réserve de la protéger avec un voile d'hivernage ou de forçage pendant les périodes de grand froid.

Dans les régions méridionales ou tempérées, les carottes peuvent passer l'hiver en pleine terre sous réserve, là encore, de les recouvrir d'un paillage conséquent. On peut ainsi les récolter au fur et à mesure des besoins jusqu'au retour des beaux jours. Ailleurs, la prudence commande de les arracher puis de les stocker au frais dans un local hors gel (à la cave ou au cellier) par couches successives et sans qu'elles se touchent, dans une caisse remplie de sable sec. Ôtez les feuilles que vous mettrez au compost (à moins que vous n'en fassiez don aux lapins de votre voisin) et consommez sans attendre les racines coupées ou abîmées qui risquent de se gâter pendant le stockage.

La technique est identique avec les navets et les betteraves rouges. Sauf que là, vous n'avez pas le choix: leurs délicates racines ne supportant ni le gel ni l'humidité vous devez impérativement les mettre à l'abri.

Les choux pommés n'apprécient guère, eux non plus, les fortes chutes de température. Même les variétés tolérantes au froid comme le chou cabus (à feuilles lisses) «Eton» ou les choux de Milan (à feuilles cloquées) «Rigoleto» ou «de Pontoise» finissent, au bout d'un temps, par pourrir lamentablement. Pour les faire durer, une solution consiste à les arracher, en décembre ou janvier suivant la météo, et à les mettre en jauge avec leurs racines près d'un mur exposé au nord (pour éviter qu'ils ne dégèlent trop vite), en les couvrant d'un épais paillage.

À moins d'un hiver doux, les blettes ou poirées sont rarement belles à voir au printemps. Pour éviter le gâchis, mieux vaut ramasser dès maintenant, pendant qu'elles sont encore en pleine sève, le maximum de feuilles. Séparez bien les côtes blanches et charnues du «vert» (que trop de gens jettent sans savoir) puis blanchissez-les et stockez-les à part au congélateur: les premières serviront à confectionner de délicieux gratins à la béchamel, quant au second il remplacera avantageusement le poireau dans la soupe. Mais vous pouvez aussi le cuisiner comme l'épinard dont la blette est d'ailleurs botaniquement très proche: les deux espèces appartiennent, avec la betterave et le sarrasin (ou blé noir), à la grande famille des polygonacées, ainsi nommées en raison de la forme très particulière de leur graine qui a la faculté d'être polygerme.

● Dans vos massifs

Nourrissez vos rosiers. Les belles roses de mai se préparent dès maintenant. Pour cela, aérez le sol au pied de vos rosiers et enlevez les mauvaises herbes au moyen d'un sarcloir ou d'une bêche mais en travaillant de manière superficielle (10-15 cm maximum) afin de ne pas endommager les racines. Déposez ensuite une couche de 5 cm d'épaisseur de compost bien mûr que vous recouvrirez de paille, de feuilles mortes ou de fougères. Pendant les périodes de redoux, les lombrics, friands de végétaux et de matière organique en décomposition, redistribueront les éléments nutritifs qu'ils contiennent à l'intérieur du sol, notamment près des racines des rosiers qui pourront en disposer dès que les températures remonteront, au printemps et tout au long de l'été. De son côté, la paillage assure une protection appréciable contre le froid, notamment si l'hiver devait être aussi rigoureux que les deux précédents.

Déterrez glaïeuls et cannas. Profitez de ce que le sol n'est pas encore trop humide pour arracher et mettre à l'abri les bulbes de glaïeuls et les rhizomes de Canna (ou Balisier) dont la floraison est terminée. Après avoir rabattu leur tige à 10 cm environ au dessus du collet, ces deniers doivent être rentrés avec leur motte et conservés dans un local frais (8-10°C).

● Sur vos terrasses, balcons et vérandas

Faut-il rentrer les géraniums? Tant qu'ils sont en fleurs, mieux vaut les laisser jusqu'au bout trôner en majesté sur le rebord de vos fenêtres ou la rambarde de votre balcon. En revanche, gardez un œil vigilant sur la météo car les pélargoniums (leur vrai nom) sont sensibles à la moindre petite gelée. Or, il s'agit de plantes vivaces que vous pouvez garder d'une année sur l'autre si vous gérez bien leur hivernage. Pour avoir la satisfaction de les voir à nouveau fleurir au printemps vous devez les entreposer dans une pièce fraîche, mais hors gel, et suffisamment éclairée pour éviter qu'ils ne s'étiolent. Enlevez les feuilles et les inflorescences fanées, coupez les tiges aux deux tiers de leur longueur puis cessez progressivement les arrosages. Vous reprendrez les apports d'eau en mars ou avril, juste avant de sortir vos protégés de leur retraite, lorsque tout risque de gelée sera écarté.

● Sur votre agenda:

13 octobre: Fête des jardins d'automne à Conchy-sur-Canche (Pas-de-Calais).

13 octobre: Les Jardifolies du Cayrol (Aveyron).

18-19-20 octobre: Journées des plantes de de l'automne de Courson (Essonne).

18-19-20 octobre: 71e foire de la pomme de Vimoutiers (Orne).

26-27 octobre: Fête du piment d'Espelette (Pyrénées-Atlantiques).

26-27 octobre: 20e foire de la pomme et de l'oignon au Vigan (Gard).

27 octobre: Foire à la bouture de Couture-sur-Loir au manoir de la Possonnière (Loir-et-Cher).

1er-2-3 novembre: 15e Magie des orchidées au château de Vascoeuil (Eure).
 

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