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Touwensa (Agences). Mokhtar TRIKI
Chaque week-end, Marc Mennessier, journaliste au Figaro, ingénieur agricole et amoureux des plantes, vous livre ses conseils et astuces pour faire de votre jardin un Éden.
Au potager
1) Récoltez citrouilles, courges et potirons. Si la fête d'Halloween est passée de mode (en France tout du moins), la récolte des citrouilles, courges et potirons reste l'un des moments magiques de l'automne. Ces fruits opulents, de forme et de couleur incroyablement variées, allant du bleu turquoise, au jaune cuivré en passant par toute la gamme des orangers, symbolisent la générosité de la terre et sont la fierté -légitime- du jardinier qui n'a pas ménagé sa peine tout au long de la “campagne” qui s'achève. Les enfants petits et grands ne veulent généralement rater sous aucun prétexte le moment de la cueillette tant attendue. C'est qu'ils ont eu le temps de les voir grandir “leurs” citrouilles depuis ce glacial printemps 2013 où les plants, minuscules par rapport à l'espace impressionnant qu'ils occupent aujourd'hui, furent, tant bien que mal, mis en terre. Importées pour une part d'Amérique, à l'image du célèbre potiron (Cucurbita maxima), ces cucurbitacées se divisent en deux grandes catégories: celles qui se mangent et les autres, comme les calebasses ou les coloquintes, purement décoratives, que l'on cultive juste pour le plaisir des yeux. Sachez que les variétés comestibles (courge, citrouille, potiron, potimarron…) peuvent se conserver longtemps à condition de les stocker au sec dans un local relativement chaud (autour de 18°C). Certaines variétés dites de garde, comme la “Musquée de Provence”, la “Tristar”, la “Courge olive” peuvent se garder plusieurs mois. La délicieuse “Courge de Siam” dont la chair laisse apparaître des fibres surnommées “cheveux d'ange” comparables, une fois cuites, à de la choucroute, peut ainsi “tenir” pendant deux ans.
2) Forcez les endives. Si vous craignez les gelées, notamment si vous habitez en zone de montagne, mieux vaut arracher sans trop attendre vos chicorées witloof (“feuillage blanc”), comme les appellent nos amis flamands. Coupez les feuilles à 1-2 cm au dessus du bourgeon terminal, égalisez les racines et disposez vos chicons dans des caisses remplies d'un mélange de terreau et de sable que vous placerez à l'obscurité dans un local tempéré, si possible. Au besoin recouvrez-les d'un film de plastique noir pour bien faire écran à la lumière, seul moyen de faire blanchir les feuilles qui naîtront et dont vous pourrez apprécier l'incomparable saveur. Rien à voir avec les endives du commerce! Selon la température (idéalement 18 à 20°C), et à condition d'arroser les racines régulièrement mais sans excès, le forçage ne prend que trois à quatre semaines. Un peu plus si votre cave ou votre garage, comme c'est souvent le cas, ne sont pas chauffés. En coupant les feuilles suffisamment haut, de façon à ne pas endommager le bourgeon terminal, vous obtiendrez une deuxième, voire une troisième récolte.
Dans vos massifs
Il est encore temps de planter les tulipes! Succession de dimanches pluvieux, semaines de travail chargées, week-end grignotés par des travaux de bricolages imprévus - difficile de programmer la fuite d'un robinet… Résultat: vos bulbes de tulipes de l'an dernier sont toujours à la cave ou dans la remise. À côté de ceux que vous venez d'acheter en jardinerie ou que vous avez dénichés à l'une des foires ou journée des plantes qui “fleurissent” en cette saison un peu partout en France (voir agenda ci-dessous). Pas de panique! Vous avez jusqu'à novembre pour mettre les précieux “oignons” en terre. A fortiori avec ces températures clémentes que Météo Consult nous prédit encore pour toute la semaine prochaine. Profitez donc, ce week-end, d'une éclaircie pour installer vos tulipes simples, doubles, perroquets, dragonnes ou à fleur de pivoine dans vos massifs et plates-bandes. Mais aussi en bordures ou en rocailles, pour les espèces de petite taille (linofilia, fosteriana…) en les associant à des anémones, des muscaris ou des narcisses des poètes. Choisissez un sol léger, bien drainé (à défaut, ajoutez du sable mélangé à de la tourbe ou du terreau) et ensoleillé. Munissez-vous ensuite d'un transplantoir, petite pelle pointue à main, ou d'un plantoir à bulbes (instrument qui découpe un petit tronçon de terre cylindrique) et enterrez vos bulbes à trois fois leur hauteur.
Au verger
Installez des framboisiers. Utilisez les rejets ou drageons de l'année qui envahissent les allées des plantations ou les planches de légumes voisines. Les racines, très superficielles, du framboisier ont en effet la capacité de produire de nouvelles tiges à une distance parfois éloignée du pied-mère (1 à 2 m). Ce mode de reproduction végétatif, propre à de nombreuses espèces d'arbres (prunier, peuplier…) ou de buissons, permet d'agrandir à peu de frais une plantation existante ou d'en créer une nouvelle à partir de la variété d'un voisin ou d'un ami que l'on trouve à son goût. Il suffit ensuite de planter les drageons en les espaçant de 50 cm sur le rang (et non un mètre comme on le lit parfois), à environ dix centimètres de profondeur, non sans avoir minutieusement désherbé le sol au préalable. Veillez, en particulier, à retirer le maximum de racines de liseron ou de chiendents, qu'il est en ensuite très difficile d'extirper. Attention: vous ne récolterez quasiment rien la première année. Si tout va bien, la première cueillette aura lieu en juin-juillet 2015 et votre nouvelle plantation donnera sa pleine mesure l'année suivante. Patience, donc.
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