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Le Conseil d’administration de la Banque centrale de Tunisie (BCT), réuni le 29 octobre 2014, a commencé ses travaux par un passage en revue des dernières évolutions qui ont marqué la conjoncture internationale, à travers, notamment, le dernier rapport du FMI sur les perspectives économiques mondiales. Ont été révisées à la baisse, les prévisions de la croissance mondiale, soit 3,3% en 2014 et 3,8% pour 2015, contre des précédentes prévisions de 3,4% et 4%, respectivement, en rapport avec le rythme modéré de la reprise économique et sa disparité entre régions, et pays.
Sur le plan national, le Conseil a pris connaissance des prévisions préliminaires de la croissance économique pour l’année 2015, estimée à 3% contre moins de 2,5% attendue en 2014 et ce, sur la base principalement de la hausse de la valeur ajoutée du secteur agricole (8%) et des industries manufacturières (3,8%), ainsi que la reprise prévue dans les industries non manufacturières (2,3% contre -0,9%) suite surtout à l’amélioration de la production des hydrocarbures (1,5%) après le repli enregistré durant les dernières années. Par ailleurs, et malgré la baisse de la production dans le secteur industriel au cours du premier semestre de 2014, le Conseil a constaté que les indicateurs avancés liés à l’évolution de l’activité dans le secteur ont enregistré globalement une évolution positive au cours des mois d’août et septembre de la même année (progression des ventes des secteurs exportateurs et des importations des matières premières et demi-produits et des biens d’équipement), ce qui pourrait augurer d’une reprise dans ce secteur au cours des prochains mois. Toutefois, et concernant le secteur des services, le Conseil a noté le repli, de nouveau, des principaux indicateurs de l’activité touristique au mois de septembre 2014.
Pour ce qui est du secteur extérieur, le Conseil a relevé la poursuite de l’élargissement du déficit courant (+35,5% ou 1.532 millions de dinars (MD)) pour atteindre 5.843 MD, soit 7,1% du PIB, au cours des neuf premiers mois de 2014, contre 5,6% pour la même période de l’an passé et ce, sous l’effet du creusement continu du déficit commercial (+20,6%) qui a dépassé 10 milliards de dinars, en rapport avec la quasi-stagnation des exportations (+0,1%) contre une accélération du rythme des importations (+6,2%). En outre, le Conseil a signalé que l’aggravation du déficit commercial demeure imputable à l’élargissement des déficits de la balance énergétique et alimentaire (2,8 et 1,2 milliards de dinars, respectivement) qui constitue plus de 82% de l’aggravation du déficit commercial total. Globalement, le financement de ce déficit a été assuré grâce à l’accroissement des entrées nettes de capitaux extérieurs sous forme de crédits, ce qui a permis de maintenir les avoirs nets en devises à un niveau satisfaisant, soit 13.089 MD ou l’équivalent de 114 jours d’importation, au 28 octobre 2014, contre 103 jours à la même date de 2013. S’agissant de l’inflation, le Conseil a noté l’évolution positive que reflète la baisse de son rythme pour le deuxième mois consécutif, avec un taux de 5,6% en glissement annuel au mois de septembre 2014 contre 5,8% le mois précédent, suite surtout à la décélération des prix des produits alimentaires dont l’effet a été toutefois amoindri par l’accélération de la hausse des prix des services. Pour ce qui est de l’inflation sous-jacente (hors produits frais et encadrés), elle a connu une stabilité de son rythme de progression, soit 5,8% pour le deuxième mois consécutif.
Concernant l’activité du secteur bancaire, le Conseil a enregistré l’affermissement de l’encours des dépôts durant les neuf premiers mois de l’année en cours (augmentation de 6,5% contre 5,1% un an plus tôt) ayant touché en particulier les dépôts à vue et les comptes à terme. Les concours à l’économie ont également progressé, au cours de la même période, de 7,6% contre 5,2% en 2013, en relation avec la reprise des crédits à court terme et la consolidation du rythme des crédits à moyen et long termes. Au niveau prudentiel, la Banque Centrale, compte procéder, prochainement, à la refonte du ratio de liquidité conformément aux normes internationales en la matière. Sur le plan monétaire, le Conseil a constaté l’accroissement, de nouveau, des besoins des banques en liquidité en octobre après la baisse enregistrée durant trois mois consécutif, ce qui a engendré une augmentation du volume de refinancement qui s’est établi à 5.166 MD en moyenne quotidienne, jusqu’au 28 du mois, contre 4.626 MD en septembre dernier. Par conséquent, le taux d’intérêt moyen sur le marché monétaire a enregistré une certaine hausse pour atteindre 4,94%, au cours de la même période, contre 4,92% le mois précédent. Au niveau des taux de change, le Conseil a enregistré la stabilité de la valeur du dinar par rapport au dollar (+0,1%) durant le mois d’octobre courant, pour se situer à 1,8035 dinar, à la date du 27 du mois, ainsi que vis-à-vis de l’euro (-0,5%) qui a clôturé au niveau de 2,2886 dinars, à la même date.
A la lumière de ces évolutions, le Conseil a exprimé, encore une fois, son inquiétude quant à la persistance de la vulnérabilité de la situation du secteur extérieur, surtout avec la poursuite de l’élargissement du déficit courant dont le financement est devenu tributaire principalement de l’endettement extérieur face au repli des investissements directs étrangers, ce qui soulève la question de la maîtrise des indicateurs de l’endettement au cours des prochaines années, et a décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur de la Banque centrale. Par ailleurs et en rapport avec les derniers développements sur la scène politique, le Conseil a salué le climat positif ayant prévalu durant la période des élections législatives et suite à la déclaration de ses résultats, considérant que le passage avec succès de cette étape importante du processus transitionnel devrait consacrer un système démocratique stable et envoyer des messages rassurants aux opérateurs économiques, notamment les investisseurs locaux et étrangers et contribuer, ainsi, à la réussite de la phase décisive de transition sur le plan économique.
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