Enorme succès populaire pour le salon du Bourget

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

Le salon international de l'aéronautique et de la défense a accueilli 351 000 visiteurs soit 11% de plus que lors de sa précédente édion en 2013. Les industriels y ont annoncé pour 130 milliards de dollars de contrats et intentions d'achat.

La passion aéronautique des Français - mais aussi de visiteurs venus des pays limitrophes de la France - ne se dément pas. Comme en témoigne l'excellent bilan du salon international de l'aéronautique et de la défense qui ferme ses portes ce soir. Le plus grand salon aérospatial du monde qui se tient au Bourget, a accueilli 351.000 visiteurs (du 15 au 21 juin), dont 200.000 pendant les trois jours (19-21 juin) d'ouverture au grand public. C'est 11% de plus qu'en 2013, lors de la précédente édition.
 

Côté business, le salon a été marqué par l'annonce de près de 130 milliards de dollars de commandes et intentions d'achat, soit 20 milliards de moins qu'il y a deux ans. Ce score n'étonne en rien le Gifas, le syndicat patronal de la filière. Il est «conforme à nos prévisions, plus de 100 commandes d'avions par jour... Nous avons dix ans de production devant nous représentant plus de 1 000 milliards de dollars. (..) Notre secteur est en forme. Ne boudons pas notre plaisir», a estimé Marwan Lahoud, président du Gifas et directeur général délégué d'Airbus Group dans un entretien au Journal du Dimanche.
 

110 milliards de contrats pour Airbus et Boeing


Airbus et Boeing ont occupé le terrain médiatique avec 110 milliards de dollars de contrats annoncés. En termes de commandes fermes, Boeing a terminé avec une légère avance. Airbus a en effet engrangé pour 16,3 milliards de dollars de contrats (124 appareils) et l'américain pour 18,6 milliards de dollars (145 avions). Boeing a en outre fait sensation au Bourget avec un 787 Dreamliner aux couleurs de Vietnam Airlines qui a décollé à la quasi verticale, comme un avion de combat. Tandis que chez Airbus, l'A 350 s'élançait pour la première fois du tarmac du Bourget.
 

Les spécialistes de l'aviation régionale ont bien tenu leur rang: ATR, le leader mondial des avions à hélices, a signé pour 1,98 milliard de dollars de commandes. Preuve que malgré la baisse des prix du pétrole, sa famille 600 de nouvelle génération continue à convaincre de nouveaux clients.
 

Du côté des industries de défense, la palme revient au Rafale, la star du show aérien, qui, cette année, s'est présenté comme un avion de combat «combat proven» mais aussi «business proven». Le fleuron des armées françaises a en effet été commandé par l'Egypte et le Qatar (24 exemplaires chacun) et d'autres contrats ne sont pas exclus d'ici à la fin de l'année, avec l'Inde en particulier.
 

Un 7ème A400M livré pendant le salon


L'Airbus A400M a également été très applaudi par les visiteurs. Après le tragique crash du 9 mai dernier, il n'était pas certain que l'avion de transport militaire participe au show aérien. Mais l'armée de l'air française ainsi que son constructeur ont répondu présents. L'A400M a réalisé des démonstrations en vol tous les jours. Vendredi 19 juin, Airbus DS a annoncé la reprise des livraisons, toutes les restrictions pesant sur les avions en production ayant été levées par les autorités espagnoles. L'armée de l'air française a réceptionné, samedi 20 juin, son 7ème Atlas à Orléans Bricy, la base aérienne 123 qui est le QG de l'A400M.
 

Les industriels du spatial ont aussi animé le salon. L'Etat a confirmé la vocation d'Airbus Safran Launchers (ASL) de prendre le contrôle d'Arianespace, la société de commercialisation de la fusée Ariane, de Soyouz et Vega. Le Centre national des études spatiales (CNES) qui porte la participation de Bercy dans Arianespace, va donc prochainement les céder à ASL. La nouvelle gouvernance de la filière Ariane se met en place, plus de six mois après la décision de l'Europe de lancer Ariane 6, successeur d'Ariane 5, dans le cadre d'une nouvelle organisation industrielle.
 

Airbus DS partenaire de Oneweb
 

En matière de contrats dans le spatial, Airbus DS est sorti du lot, en remportant un contrat géant pour la construction de 900 petits satellites destinés à la futur constellation Oneweb. Greg Wyler, fondateur de la société américaine, qui ambitionne d'apporter l'internet partout à des prix low cost, a choisi le constructeur de satellite européen comme partenaire industriel. Pour Airbus DS ce contrat implique un changement de dimension. Les premiers satellites doivent être lancés à partir de 2019. Il faut donc aller vite pour monter une chaîne de fabrication aux Etats-Unis et mettre en place un éco-système de sous-traitants. Afin de passer de l'artisanat (15 satellites par an actuellement) à la grande série, Airbus DS compte s'inspirer des savoirs faire internes d'Airbus.
 

Le salon du Bourget est aussi un moment privilégié pour décerner des récompenses. Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie, a remis les trophées des «Performances industrielles» au réseau de fournisseurs régionaux du site de Dassault Aviation à Biarritz et de Stelia Composites à Salaunes, près de Bordeaux. Ces trophées saluent «les progrès apportés à l'organisation de leur production».
 

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Dernière modification le samedi, 22 août 2015 07:09