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Dans son discours sur l'état de l'Union, le président américain a pris indirectement le contrepied du message de Donald Trump, sans jamais le citer, affirmant que le diagnostic de «faiblesse» brandi par ses adversaires était une «fiction politique». Sur le plan extérieur, il a notamment appelé à ne pas surestimer l'État islamique.
Il lui reste encore une année de travail, mais ce mardi soir, Barack Obama a délivré un discours qui représentait presque déjà un adieu et une défense de son bilan, appelant le pays à embrasser l'avenir avec optimisme au lieu «d'en avoir peur», et à revitaliser une démocratie américaine minée par les divisions.
C'était son huitième et dernier discours sur l'état de l'Union, un événement qui scande la démocratie américaine, au début de chaque nouvelle année, quand les deux chambres du Congrès, et tous les corps constitués se réunissent au grand complet pour écouter le président des États-Unis. Obama a tout de suite affiché la couleur, expliquant qu'il n'était pas là pour présenter un catalogue de mesures à accomplir, mais pour parler de sa vision du pays pour «les dix ans à venir, voire au-delà». Dans sa loge, Michelle Obama, vêtue d'une robe jaune d'or, l'écoutait avec attention, entourée de plusieurs invités dont un réfugié syrien. Une chaise avait été laissée vide juste à côté d'elle, pour symboliser les victimes des tueries par armes.
La course présidentielle républicaine, qui promet d'aspirer désormais toute l'attention du public, laissant peu de marge de manœuvre au président, était clairement présente en toile de fond, et notamment le message du candidat Donald Trump, que le président a vivement critiqué sans jamais le nommer. «Il y aura des voix pour nous appeler à nous regrouper dans nos tribus, à transformer certains de nos citoyens qui ne nous ressemblent pas ou qui ne prient pas comme nous en boucs émissaires», a-t-il lancé, dans une allusion aux déclarations du milliardaire visant à bloquer l'entrée des musulmans aux États-Unis ou à renvoyer les immigrés illégaux. «Mais nous ne pouvons nous permettre de choisir ce chemin. Cela ne nous apportera pas l'économie que nous voulons ni la sécurité que nous voulons ; et surtout, cela est en contradiction avec tout ce qui chez nous, rend le monde envieux», a-t-il dit.
e président s'est inscrit en faux contre l'idée, répétée par tous les candidats républicains, et notamment Trump, d'une économie en déclin, rappelant que le chômage avait été réduit à 5% et que l'industrie automobile était en plein boom. L'idée que l'Amérique est faible est fausse, a-t-il lancé. «L'Amérique est le pays le plus fort du monde. Point!», a-t-il dit sous les applaudissements. Mais il a affirmé que le pays devait réfléchir à mieux partager la croissance et «à donner sa chance à tous». «Il y a un honnête désaccord sur le rôle que doit jouer l'État dans ce processus, je le sais, a-t-il dit…» Mais il y a des domaines où nous pouvons travailler ensemble…», a ajouté le président, appelant à mettre en place des règles pour que les grandes banques ne dictent pas leurs règles. «Ce ne sont pas les bons alimentaires (des pauvres NDLR) qui ont créé la crise, ce sont les excès de Wall Street», a-t-il ajouté dans une sortie, que n'aurait pas désavoué le candidat présidentiel de gauche Bernie Sanders.
Trouver le remède au cancer
Obama a dans un deuxième temps plaidé pour que l'Amérique mette son génie créatif au service de l'innovation. Un sujet qui lui a permis de charger le vice-président Joe Biden de superviser l'aide à la recherche sur le cancer pour que «l'Amérique devienne le pays qui trouve enfin le remède» à ce fléau. «Investissons dans l'avenir au lieu de subventionner le passé», a-t-il dit à propos de la nécessité de soutenir l'innovation et l'investissement pour les énergies propres. Un défi qu'il a comparé à la grande aventure de l'espace menée dans les années 60…
Dans son troisième point, le président a appelé à trouver la bonne stratégie pour protéger l'Amérique des dangers du monde et faire en sorte qu'elle assure son rôle international et contribue à faire émerger un système viable sans se mêler d'«aller reconstruire toutes les nations du monde». Il a défendu une approche offensive face à al-Qaïda et l'Etat islamique. Ce dernier groupe ne représentant pas «une menace existentielle» pour les États-Unis. Mais il a mis en garde contre une politique «de bombardements massifs», une pique claire contre Trump et Ted Cruz qui ont fait des déclarations fracassantes sur la nécessité de faire preuve de plus d'agressivité au Moyen-Orient.
L'Amérique reste le plus puissant du monde, a-t-il noté, soulignant qu'aucune superpuissance ne pouvait se comparer aux États-Unis, les huit puissances qui suivent n'ayant pas un budget militaire aussi important même prises toutes ensemble. Mais il a noté que la menace venait «d'états faillis» pas de «nouveaux empires du mal», et que la riposte devait en tenir compte. Tout en affirmant la nécessité de «détruire les fanatiques de l'Etat islamique et d'al-Qaida, il a appelé à ne pas aider n'importe quel État, car «c'est une recette pour l'embourbement». «Nous avons eu le Vietnam et l'Irak. Il est temps d'en tirer les leçons», a dit Obama, plaidant pour une stratégie plus patiente et nuancée, qui utilise des partenariats pour régler les problèmes et trouver des solutions politiques, comme Washington tente de le faire en Syrie, et l'a fait avec le nucléaire iranien. «Le leadership américain ne doit pas être un choix entre ignorer le reste du monde et reconstruire tous les pays du monde», a insisté le président, une manière de résumer ce qui a été sa doctrine de politique étrangère toutes ces années.
Entre regrets et rancœurs
Appelant à fermer Guantanamo cette année, le président a beaucoup insisté aussi sur le fait que «s'aliéner toute une religion» ne pouvait être une bonne idée en politique étrangère. Une manière - pas nécessairement totalement convaincante - de répondre à ceux qui ont critiqué son refus d'accepter l'idée d'une guerre contre l'islam radical.
Dans son dernier et quatrième point - le plus important, a-t-il dit, Obama est revenu sur ce qui a été le plus grand échec de sa présidence: son incapacité à établir des ponts entre démocrates et républicains, et créer plus de compromis. «L'un de mes regrets, c'est que les rancœurs et les suspicions ont grandi sous ma présidence», a-t-il reconnu. Le président a appelé la classe politique à sortir du blocage en menant l'indispensable réforme du découpage électoral, pour faire en sorte que ce ne «soit plus les politiciens qui choisissent leurs électeurs mais l'inverse». Il a appelé aussi à une réforme du mode financement des campagnes électorales afin de réduire le rôle de l'argent dans la politique. «Je sais que beaucoup d'entre vous détestent lever des fonds pour vos campagnes. Mais cela ne pourra changer que quand le peuple américain le réclamera», a-t-il dit en appelant, en dernier ressort à la responsabilité des citoyens.
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