Sacrée Tunisie fidèle à la tradition du «revenez demain» (Arja3 ghodwa)

Le pays en entier était suspendu à ce qui allait se passer au palais supposé présidentiel de Carthage. Tous les tunisiens étaient impatients de connaitre les aboutissements des interminables transactions, pressions et contre-pressions, et de s’assurer un tant soit peu sur l’avenir du pays.

Avec les heures qui avançaient, l’anxiété devenait de plus en plus palpable et on commençait à s’inquiéter sérieusement dans le cas où le chef du gouvernement désigné n’arrive pas à composer une équipe qui satisfasse tout le monde. D’autant plus que les bruits de couloirs émanant de Carthage faisaient allusion à ce que ce soir, à minuit, était la date limite pour Mehdi Jomâa pour présenter son équipe, faute de quoi, il serait considéré défaillant.
 

Finalement, et sur le fil du rasoir, Mehdi Jomâa s’est présenté aux grilles de Carthage portant sous le bras, tel un précieux butin, le fameux dossier comportant la composition de l’équipe gouvernementale proposée.
 

Or, coup de théâtre. Car, en Tunisie, il en faut toujours, des coups de théâtre. Et pour une fois, c’était un coup de théâtre de taille, puisqu’émanant du président provisoire en personne, qui aura préféré reporter à demain sa réception de la proposition de Jomâa.
 

Il faut dire, qu’à Carthage, on ne rigole pas avec la discipline ni avec les retards. Et Mehdi Jomâa s’est quand même présenté une ou deux minutes après minuit. Alors, tant pis pour lui ! Et tant pis, peut être même, pour le pays en entier ! En retard c’est en retard, et après l’heure, ce n’est plus l’heure. Et Marzouki voudrait prendre le temps de faire quelques consultations (encore) avant de prendre sa décision. Et Mehdi Jomâa n’avait pas d’excuse valable, à supposer même qu’il ait été menacé par certaines obscures parties d’assassinat politique sur son chemin au palais !
 

« Arja3 ghodwa » (Revenez demain) s’est vu signifier Mehdi Jomâa, en respect total avec la fameuse tradition tunisienne. Comme quoi, nous sommes en bonne voie dans le sens du renforcement de la Tunisie dans ses racines et traditions arabo musulmanes tant désiré par certains « progressistes » des temps modernes.
 

Décidément c’est un scénario débile et qui n’est pas digne d’un comportement au niveau du sommet de la hiérarchie d’un pays supposé être observé par le monde entier. Trêve de plaisanteries, cette nième manipulation de dernière minute ne laisse rien présager de bon, et laisse craindre des escalades, pour le moins qu’on puisse dire, dangereuses pour les prochaines heures.

 

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Dernière modification le dimanche, 26 janvier 2014 19:57