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Le président tunisien Moncef Marzouki a promis mardi une amnistie aux jihadistes se rendant et n'ayant pas de sang sur les mains, lors d'une visite au mont Chaambi où l'armée traque depuis 2012 un groupe qui serait lié à Al-Qaïda.
«Nous avons décidé au dernier Conseil de sécurité qu'il y aura une loi d'amnistie et de réconciliation pour ceux qui n'ont pas les mains salies par le sang. Ceux-là ont encore une place au sein de notre peuple», a-t-il dit dans un discours diffusé par la présidence tunisienne.
«Nous voulons ouvrir la porte de la conciliation et de la réconciliation pour ceux qui abandonnent leurs armes et retournent dans les bras de la patrie», a ajouté le chef de l'État, entouré de militaires participant à l'opération sur le mont Chaambi, un massif à la frontière algérienne dans l'ouest de la Tunisie.
S'adressant aux jihadistes tunisiens, M. Marzouki a lancé «Laissez vos armes, descendez (de la montagne) et revenez à votre peuple».
M. Marzouki n'a donné aucun autre détail sur ces mesures d'amnistie ni sur quand ladite loi sera soumise à l'Assemblée nationale constituante.
La loi «antiterroriste» tunisienne, adoptée sous le régime déchu de Zine El Abidine Ben Ali, prévoit des peines de prison très lourdes pour toute personne liée à un groupe interdit, même si le justiciable ne s'est rendu coupable d'aucun crime de sang.
L'armée tunisienne traque sans réel succès depuis décembre 2012 un groupe armé présenté comme affilié à Al-Qaïda et ayant tué une quinzaine de militaires et policiers, dont huit dans une embuscade en juillet dernier qui avait choqué le pays.
Depuis des mois, Chaambi est régulièrement bombardé et des opérations de ratissage conduites sans pour autant neutraliser ces groupes très mobiles de plusieurs de dizaines combattants, certains vétérans des combats au Mali.
Les autorités tunisiennes ont décrété en avril le mont Chaambi et plusieurs massifs voisins «zones militaires fermées» en raison de «la multiplication des menaces de la part des organisations terroristes basées dans la région».
En 2013, plus d'une vingtaine de policiers, gendarmes et militaires ont été tuée dans des incidents impliquant des «terroristes» selon les autorités, tandis que l'assassinat de deux opposants de gauche, attribué à la mouvance jihadiste, a plongé le pays dans une profonde crise politique.
Aucune des attaques prêtées à des groupes armés extrémistes n'a été revendiquée depuis la révolution de janvier 2011.
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