Tunisie: Des cadres de l'administration refusent les mesures pour réduire les dépenses publiques

Plusieurs cadres de l'administration tunisienne tous corps confondus ont opposé jeudi un "refus catégorique" à la décision du chef du gouvernement portant annulation des voitures de fonction et des bons d'essence.

"Cette décision est populiste, improvisée et unilatérale", ont-ils estimé lors d'une réunion d'information et de concertation à laquelle ont pris part des cadres relevant de l'Union tunisienne du service public et de la neutralité de l'administration, de l'Amicale des anciens élèves du cycle supérieur de l'Ecole nationale d'administration (ENA) et du Syndicat national des conseillers des services publics.

Le gouvernement tunisien avait annoncé vendredi 3 mai une série de mesures visant à diminuer les dépenses publiques, dont une réduction de 10% des salaires des ministres, une remplacement des voitures de fonction et des bons d'essence par des primes financières compensatoire (avec une réduction de leur valeur de 10% pour les bons d'essence).

 

Cette décision gouvernementale, qui semble être destinée à mieux maîtriser les dépenses publiques, manque d'efficacité", ont-ils lancé.

Ils dénoncent une "guerre méthodique" orchestrée contre l'administration tunisienne, qui représenterait un "exemple de patriotisme, de compétence et de rectitude". La réforme risque d'affecter le rendement du service public, ont-ils par ailleurs estimé.

Des contestataires ont invité tous les cadres de l'administration publique à se rassembler le 1er juin prochain (date de l'entrée en vigueur de la décision) devant le palais du gouvernement à la Kasbah, au volant de leur voiture de fonction pour en remettre les clés aux services du Premier ministère.

Au cours de la réunion, plusieurs cadres publics de catégorie A ont signé un document pour créer un syndicat de base relevant de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) afin de défendre leurs intérêts.

 

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