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Les dates des prochaines élections sont désormais officielles, avec le vote de ce mercredi 25 juin à l’Assemblée nationale constituante. Dans quatre mois, les Tunisiens seront appelés à élire leurs représentants au nouveau parlement, ce sera le dimanche 26 octobre, et près d’un mois après, le 23 novembre, ils voteront pour leur candidat à la présidentielle dans un premier tour, en attendant un éventuel second tour avant le 31 décembre. Les craintes quant au risque de ne pas pouvoir organiser les scrutins, dans les délais constitutionnels, se dissipent fort heureusement, et la Tunisie devrait se diriger, si tout va bien, vers le parachèvement de sa troisième étape transitoire, dans les échéances convenues.
Déjà en précampagne, les partis politiques vont passer à une cadence supérieure, en matière de mobilisation des électeurs potentiels. La compétition sera de plus en plus rude au fil des mois, et il n’y aurait pas question de trêve ramadenesque et estivale, tellement le temps va manquer. Convaincre les électeurs du bien-fondé de ses thèse et de ses choix, n’est pas chose facile, a fortiori que les forces politiques ne vont pas partir d’un terrain vierge, comme c’était le cas à la veille du 23 octobre. Aux prochaines élections, les formations politiques auront affaire à des électeurs plus avertis et mieux au fait de leur valeur intrinsèque et extrinsèque. Le jugement du peuple souverain sera dur, mais forcément juste.
Les partis politiques qui ont connu l’expérience du pouvoir seront jugés sur leur bilan. Les autres qui ont été dans l’opposition seront évalués, en fonction de leurs positions à des moments cruciaux de la transition et de leur participation à faire avancer un processus, qui n’était pas toujours à l’abri des dangers.
Les uns et les autres vont s’efforcer à faire valoir ce qu’ils ont accompli de positif, invoquer des circonstances atténuantes à leurs manquements et défaillances, tout en tâchant à faire oublier le passé, pour se projeter dans l’avenir et promettre monts et merveilles aux Tunisiens.
La campagne électorale ne sera pas, tout naturellement, exempte d’attaques, et de tiraillements, mais peut-être doit-on espérer moins de polarisation que naguère, au regard du fort préjudice porté au pays, en termes de perte de temps et d’énergie, par les querelles idéologiques incessantes ayant émaillée l’expérience passée, notamment pendant le règne de la troïka.
Il est admis en politique, que pour pouvoir se vendre, il faut s’en prendre à l’adversaire, voire à l’ennemi stratégique, grossir ses tares et ses faiblesses, et minorer ses réalisations et ses forces, dans le but de l’affaiblir et réduire au maximum ses chances dans les urnes, et faire augmenter, par conséquent, sa propre côte. La rivalité électorale demeure légitime, pourvu qu’elle respecte l’éthique et les règles démocratiques, et ne tombe pas dans la mystification et la supercherie.
En toute logique, les partis politiques devraient avoir tiré les enseignements de l’étape écoulée, et appréhender la toute prochaine campagne électorale dans un nouvel état d’esprit, fondé sur une volonté d’avancer et de construire ensemble. Manifestement, il y a une prise de conscience des principales formations politiques quant à la nécessité d’opter pour une approche consensuelle dans la gestion des affaires après les élections. Parallèlement, la concurrence interpartis s’annonce impitoyable, chacun se démènera, comme il peut, pour sortir renforcé des urnes, et ne pas être tributaire de tel ou tel autre formation politique, que les électeurs auront placé dans une position de leadership. C’est un jeu consubstantiel à la démocratie, le tout est d’en faire une bénédiction pour les Tunisiens, et non une malédiction.
Nonobstant les difficultés, notre pays a pu franchir des pas considérables sur la voie de la transition démocratique, et sa position est enviable à plus d’un titre, notamment dans une région qui n’a fait jusque-là que récolter les fruits amers de ce qui est qualifié de printemps arabe. Reste à persévérer, et à capitaliser les acquis pour prévenir tout risque de déclin, que Dieu nous en préserve.
Le modèle tunisien ne prendra véritablement corps, que si l’on arrive à surmonter les défis immenses qui nous guettent, en matière de relance économique, d’instauration de l’équilibre régional, et de justice sociale, de lutte contre le chômage, la précarité et la pauvreté, de l’éradication de l’hydre terroriste... Cela a été dit et redit, aucun parti politique n’est en mesure de relever tout seul cette montagne de défis, notre planche de salut se trouve dans une démarche participative pour que chacun porte sa pierre à l’édifice. Le travail qui attend la classe politique après les élections n’est point une sinécure. Il requiert sacrifices et abnégations et il n’y a nulle place pour les incompétents, et ceux qui lorgnent le pouvoir pour se servir et non pour servir.
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