touwensa.com هي بوابة إخبارية على الإنترنت ومصدر دائم للمحتوى التقني والرقمي لجمهورها المؤثر في جميع أنحاء العالم. يمكنك الوصول إلينا عبر البريد الإلكتروني أو الهاتف.
editor@touwensa.com
L’Etat est confronté à un gap abyssal entre dépenses et ressources propres, et à un déficit qui se creuse, affectant profondément les grands équilibres budgétaires. La situation est difficile et appelle des mesures urgentes, ne cesse de marteler le gouvernement. Des dispositions pour la relance ont été contenues dans le projet de loi de finances complémentaire de l’année 2014, transmis à l’Assemblée nationale constituante pour être discuté à compter de mardi 08 juillet en commission, puis débattu et adopté en plénière.
Le projet de loi qui aspire amorcer le redressement économique du pays, comprend tout naturellement une augmentation d’impôts. Un classique, lorsque les caisses de l’Etat sont vides, on puise dans le portefeuille des contribuables, pourtant, profondément éreinté, par une ascension discontinue des prix, depuis la révolution. Parmi les taxes introduites par le gouvernement dans ce texte que l’on dit "le fruit de concertations et de consensus", il y en a une qui n’est pas passée inaperçue, celle imposée aux contrats de mariage.
Au-delà de son aspect anecdotique, et des railleries qu’elle a pu susciter, cette nouvelle imposition sonne comme une pénalisation des prétendants à la vie conjugale. A fortiori que le marché matrimonial traverse une morosité qui ne se dément pas d’année en année.
Le mariage rebute de plus en plus les jeunes ; son coût prohibitif en est la principale cause. En témoigne le taux du célibat qui dépasserait les 60 %, et le recul de l’âge moyeun au premier mariage qui est, selon les statistiques de l’INS de 2012, de 32 ans pour les hommes et de 29 ans pour les femmes. 30 dinars (montant de la nouvelle taxe nuptiale qui ne deviendrait effective, qu’après adoption à l’Assemblée), n’est pas une somme énorme à même de dissuader les jeunes à se dire oui pour meilleur et pour le pire. Le problème ne tient pas néanmoins tant à sa valeur, mais au symbole auquel elle renvoie. C’est comme si l’on décourage davantage les jeunes à fonder leur nid familial, en allongeant la liste interminable des dépenses, qu’ils sont censés couvrir, le cas échéant.
Les jeunes d’aujourd’hui se débattent dans des difficultés de différents ordres. Ils souffrent de chômage et de la précarité, vivent de sérieux ennuis financiers qui les empêchent de subvenir à leurs besoins élémentaires au quotidien, et sont, en majorité, encore dépendants à l’âge de 30, 35ans et même plus des maigres moyens de subsistance de leurs parents. Ces jeunes ont besoin qu’on leur mette le pied à l’étrier, pour qu’ils puissent être des acteurs agissants dans la société, mener une vie normale et décente, et fonder une famille.
De l’aveu de tous, en Tunisie et ailleurs, le mariage reste une institution incontournable, garante de l’équilibre de l’être, de la préservation de la famille, et de l’évolution de la société, outre le fait, qu’il constitue peu ou prou un garde-fou à la propagation de nombreux phénomènes qui gagnent du terrain depuis des années en Tunisie et que l’on cherche à camoufler, à l’instar des relations sexuelles hors mariage et des drames qu’elles provoquent, avec le fléau des mères célibataires livrées à elles-mêmes et impitoyablement jugées par la société, le statut déplorable "des enfants du péché", ces anges stigmatisés dès qu’ils poussent leur premier cri, la propagation des maladies sexuellement transmissibles (MST)...
Le gouvernement aurait dû instituer une taxe sur le divorce, qui serait en recrudescence dans nos contrées, il aurait donné un message positif quant à son attachement à la famille et à sa stabilité, aux antipodes de celui qu’il a donné, intentionnellement ou non, à travers la taxe nuptiale.
Nul ne conteste la gravité de la situation économique, et des sacrifices qu’elle requiert de la part la collectivité nationale, dans son ensemble. Les difficultés ne peuvent être surmontées en déplumant davantage des catégories dénuées de ressources, les jeunes, en l’occurrence, mais plutôt par des mesures encourageant l’initiative privée, la création de richesses, et le travail, autant de catalyseurs de croissance et de développement.
Il ne faut pas perdre de vue pourquoi les jeunes se sont soulevés il y a trois ans et demi de cela, c’était pour l’emploi, la liberté et la dignité. Où en est-on de ces slogans ? Bien loin hélas.
Error: No articles to display