Roland-Garros, l'heure du bilan

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

Après un tournoi de Roland-Garros loin d'être exceptionnel, voici le carnet de notes de la rédaction.

La finale Sharapova-Halep (10/10): La plus belle finale de Roland-Garros depuis bien longtemps, et probablement la plus belle finale de Grand Chelem depuis un bon moment aussi, avec ses trois heures d'intense combat. Mention spéciale aux deux joueuses pour leur parcours. Sharapova qui a encore prouvé qu'elle avait le mental et la classe d'une immense championne. Halep qui a failli faire une entrée fracassante chez les grandes.
 

Rafael Nadal (9/10): On garde au chaud le 10/10 pour l'année prochaine où il ira checher la "decima", sa dixième couronne à Paris. Sinon, difficile de reprocher quoi que ce soit à l'Espagnol sur ce tournoi. A part peut-être qu'il n'a pas affronté le meilleur Djokovic en finale, mais il n'y est pour rien. Pour le reste, la façon dont il a aligné Ferrer, Murray et "Djoko" sur ses trois derniers matches... Tout simplement impressionnant.
 

Julien Benneteau et Edouard Roger-Vasselin (9/10): Le moment de fraîcheur de la quinzaine pour le tennis tricolore. Et l'occasion de rappeler au grand public que le double ne compte pas pour des prunes. Un titre en Grand Chelem, cela compte dans une carrière. Et puis, entendre la Marseillaise sur le Philippe-Chatrier en fin de tournoi, cela fait toujours du bien.
 

Ernests Gulbis (8/10): Heureusement qu'il était là pour mettre un peu de folie. Celui qui trouve le "Big Four" ennuyeux a enfin délaissé son statut d'enfant terrible du tennis pour celui de terreur du circuit. Le Letton a foutu le feu dans le tableau en dégommant Federer et Berdych, et on a hâte de le revoir dans les prochains tournois. Bon, il aurait pu se passer de son commentaire sur les femmes et le tennis.
 

Le tournoi feminin (8/10): Oui, le tournoi féminin a sans doute été plus intéressant que le tournoi masculin. Pas pour les surprises de la première semaine (Serena, Li et Radwanska out), mais plus pour le vent de fraîcheur apporté par l'étonnante Taylor Townsend, la talentueuse Garbine Muguruza, la pétillante Eugenie Bouchard et la revenante Andrea Petkovic. Et puis, il y a eu la finale. Rien à jeter.
 

Andy Murray (7/10): Bon, Andy Murray n'a toujours pas disputé de finale sur terre, et il s'est tout simplement fait trouer par Nadal en demi-finale. Mais l'Ecossais a le talent pour créer du jeu sur terre battue, ce qui change un peu. Ses matches (Kohlschreiber, Verdasco, Monfils...) ont été décousus mais plutôt agréables à suivre. Et un point de bonus pour avoir choisi Amélie Mauresmo comme coach.
 

Laurent Lokoli (7/10): L'an dernier, c'était Lucas Pouille. Cette fois, c'est Laurent Lokoli qui a joué le rôle du jeune Français qui se révèle aux yeux du grand public. Dommage, que le Corse, 405e à l'ATP, n'ait pas pu venir à bout de Steve Johnson dans un match qui a duré cinq sets et deux jours. On aurait bien aimé le voir à l'œuvre un peu plus.
 

Novak Djokovic (6/10): Le Serbe ne voulait que la victoire, on le jugera uniquement sur sa finale. Il a fait preuve d'une implacable solidité pour arriver en demi-finale, mais une fois ce stade fatidique atteint, il a commencé à fléchir mentalement et physiquement. Frustrant car, pour la première fois à Roland, il avait pris le premier set à Nadal.
 

Gaël Monfils (6/10): Dans l'absolu, un quart de finale, ça vaut une meilleure note, surtout pour un Français. Mais le Parisien en est déjà à son quatrième, et il visait plus haut. Sur ce tournoi, il n'a pas réalisé d'exploit (merci Fognini) et la façon dont il s'est sabordé dans le cinquième set contre Murray nous laisse un goût amer.
 

Les Françaises (6/10): A leur place, tout simplement. Seule Alizé Cornet a déçu, en butant sur Taylor Townsend. On aurait aussi aimé voir Caroline Garcia embêter un peu plus Ana Ivanovic. Mais Kristina Mladenovic (tombeuse de Na Li, n°2 mondiale)  et Pauline Parmentier (qui revient de loin) ont réalisé un beau tournoi.
 

Le tournoi masculin (5/10): De quel match de cette quinzaine vous souviendrez-vous dans quelques années ? Honnêtement, on sèche. Probablement le Monfils-Murray, vu son scénario improbable, et le Nadal-Djokovic, parce que c'était quand même une finale. Pour le reste, les Gulbis-Federer, Simon-Raonic, Cilic-Djokovic ont été sympas, mais loin d'être mémorables.
 

Les Français (4/10): Pour deux raisons. Parce qu'aucun des "Mousquetaires" (Tsonga, Simon, Gasquet, Monfils) n'a accroché un gros à son tableau de chasse, et leurs sorties ont souvent été décevantes. Et parce qu'aucun autre joueur n'a su prendre le relais. Un cru plutôt très moyen, donc, et pas forcément encourageant pour les années à venir.
 

L'offense faite à Nadal (3/10): Le tenant du titre, huit fois vainqueur du tournoi, bouté hors du central pour un quart de finale en forme de revanche de la finale de l'an passé face à Ferrer ? De l'avis de beaucoup d'observateurs, ce ne serait pas arrivé à Londres, New York ou Melbourne. Comme les sifflets sur la balle de match contre Djokovic. On va dire que Roland-Garros garde sa "singularité". Ou son côté "latin", que Gilbert Ysern, le directeur du tournoi, aime mettre en avant.
 

Les Américains (3/10): Pas beau, le tournoi des représentants du pays de l'oncle Sam. Aucun représentant masculin en deuxième semaine, la seule Sloane Stephens, éliminée en huitièmes de finale, chez les filles. Quand Serena n'est pas là, c'est un peu le krach boursier.
 

Les Suisses (1/10): Aïe, aïe, aïe. On les attendait en trouble-fête, capables d'empêcher une finale Nadal-Djokovic, ou pourquoi pas de s'affronter pour le titre, comme à Monte-Carlo. Mais Stan Wawrinka a coulé dès le premier tour, face à Garcia-Lopez. Quant à Roger Federer, il est tombé dans le premier piège qui lui a été tendu, par ce diable de Gulbis.
 

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