Une volonté délibérée de verrouiller la communication des Bleus au moment où s'ouvre la phase à élimination directe ? Des représailles à l'adresse d'une presse française trop curieuse lors des séances à huis clos ? Toujours est-il que Didier Deschamps, jusqu'ici assez prolixe pour parler de ses Bleus ou de leurs adversaires, n'a pas pointé le bout de son nez au Theatro Pedro II de Ribeirao Preto, lieu où se tiennent les conférences de presse de l'équipe de France, depuis que la délégation est rentrée de Rio de Janeiro jeudi. Déjà après le nul contre l'Equateur, il avait renvoyé dans les cordes le journaliste l'ayant interrogé sur le Nigeria, affirmant vouloir savourer l'instant présent.
 

Du coup, il a fallu se contenter des joueurs envoyés au front médiatique vendredi et samedi (Schneiderlin, Sagna, Koscielny et Cabaye) pour essayer de recueillir des bribes d'informations sur le match de lundi, mais force est de constater qu'ils n'en ont donné que très peu et que la séance d'entraînement de samedi, la dernière avant le départ à Brasilia, n'a pas permis de tirer des conclusions à propos de l'équipe amenée à disputer le huitième de finale face au Nigeria. A la seule exception près du cas Sakho, le joueur de Liverpool, qui n'a pas participé à l'opposition, semblant plus proche du forfait que d'une titularisation, promise du coup à Koscielny.
 

Pour le reste, deux hypothèses peuvent être avancées et se défendent: soit Deschamps aligne l'équipe qui a ouvert le Mondial face au Honduras, avec Pogba à droite du milieu et Griezmann à gauche de l'attaque, à charge pour ce dernier, bon sur le premier match mais passé à travers sur celui face à l'Equateur, d'essayer de perturber une défense nigériane qu'on dit lourde grâce à son jeu court, sa vivacité et ses permutations avec Valbuena. Soit est privilégié le onze large vainqueur de la Suisse et vrai match référence des Bleus depuis leur entrée dans la compétition voire au-delà. Ce qui permet à Giroud, en point de fixation, de défier dans les airs les robustes défenseurs adverses et d'ouvrir des espaces sur les côtés, tandis que pour contrarier le jeu de contre des «Super Eagles», Sissoko, davantage défenseur, est préféré à Pogba, plus joueur/relayeur. On pencherait davantage pour cette seconde hypothèse, mais avec Deschamps, on reste prudent.
 

La composition probable : Lloris - Debuchy, Varane, Koscielny, Evra - Sissoko, Cabaye, Matuidi - Valbuena, Giroud, Benzema.