Une si longue attente. Si Mario Yepes court encore, à 38 ans, n'était-ce pas pour participer à une Coupe du monde, qui fuit la Colombie depuis 1998 ? "C'est une bonne source de motivation, non ?, répond-il, dans les colonnes de L'Equipe. Pour arriver jusqu'ici, cela a vraiment été difficile car les efforts ont été conséquents. Notamment avec les voyages pour disputer les matches de qualification en Amérique du Sud, le décalage horaire, le peu de temps de récupération... Mais c'est une grande joie de voir que tous ces efforts ont été récompensés."
 

Une joie que l'ancien Parisien dédie aussi à ses anciens compagnons de route. "Je réalise un objectif qui a laissé sur le bord de la route beaucoup de joueurs qui ont lutté à mes côtés, et qui n'ont pu toucher ce que j'atteins", note-t-il, sur le site de la Fifa. Plus vieux joueur de champ de ce Mondial, celui que la Beaujoire appelait "El Rey" n'a, en plus, pas eu besoin des faveurs du sélectionneur, à l'instar de Faryd Mondragon, pour fouler les pelouses brésiliennes.
 

Ospina: "Il donne tout sur le terrain"
 

Non, celui que les supporters de l'Atalanta surnomment "Jack Sparrow" est un capitaine et un leader respecté. "Je suis peut-être le titulaire le plus vieux du Mondial, souffle-t-il. Mais mes sensations sont bonnes. Je me sens un joueur d'expérience au sein de l'équipe, mais je me sens l'un d'entre eux, pas plus." Une vision partagée par ses coéquipiers, et par son coach. "Yepes, c'est l'expérience. C'est notre capitaine, on le respecte beaucoup et à chaque fois il donne tout sur le terrain", glisse Ospina. "Nous devons faire l'éloge de son rendement optimal", ajoute José Pékerman.
 

Et si dans le sillage d'un stratosphérique James Rodriguez, la Colombie impressionne, Mario Yepes préfère faire parler son expérience, pour raisonner ses coéquipiers et les supporters, avant le quart de finale face au Brésil. "C'est la première fois qu'on arrive à ce stade-là. Ce match va nous marquer. On est très contents. On a travaillé nos points forts. Je ne crois pas qu'on soit plus forts que le Brésil. C'est une grosse équipe. Ils ont eu des difficultés mais nous aussi, contre l'Uruguay. Tous les matches sont des finales maintenant", conclut-il.