Les buts aux oubliettes

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

Extrêmement serrés, les quarts de finale de la Coupe du monde ont confirmé qu’il s’agissait désormais d’une toute autre compétition, moins spectaculaire et plus intense. Quant à savoir quel en est le favori…

Un spectacle plus intense et… plus avare en buts
 

Après avoir vanté une Coupe du monde riche en buts et en spectacle, faut-il désormais la jeter aux orties suite aux cinq malheureuses réalisations inscrites lors des quarts de finale ? Pas forcément car, comme le disait un vieux sage, il y a des bons et des mauvais 0-0. Et le duel entre les Pays-Bas et le Costa Rica, le seul à s’être achevé sans le moindre but marqué (0-0, 4 tab 3), figure dans la première catégorie. Notamment en vertu d’une prolongation passionnante. Globalement, la qualité des quarts de finale fut d’ailleurs intéressante en termes d’intensité. Simplement, débuter des rencontres à 13h00 au Brésil, sous une très forte chaleur, ne peut pas permettre aux différents acteurs d’évoluer le pied au plancher du début à la fin. C’est donc sans surprise que les deux quarts les moins spectaculaires furent France-Allemagne et Argentine-Belgique, sans pour autant que l’on puisse parler de matches ratés ou ennuyeux. Au contraire, ils ont démontré à merveille qu’une nouvelle compétition venait de commencer, plus serrée, plus acharnée et où chaque détail comptera. Les amateurs de suspense apprécieront…
 

L’Argentine a-t-elle l’étoffe d’un favori ?
 

Un seul des demi-finalistes peut se vanter d’avoir remporté tous ses matches jusqu’à présent dans ce Mondial. Il s’agit de l’Argentine, qui s’est imposé lors de chacune de ses sorties par un but d’écart. Que l’adversaire s’avère être l’Iran (1-0) ou la Belgique (1-0), cela ne change donc rien pour les Gauchos. Pour la première fois depuis 24 ans, ils renouent du coup avec le dernier carré d’une Coupe du monde et s’imposent comme favoris de la compétition. Sans être rayonnants dans le jeu certes, mais avec un Lionel Messi dont son sélectionneur, Alejandro Sabella, dit : «Ce joueur, c'est de l'eau dans le désert. Il trouve les solutions quand on croit qu'il n'y en a pas.» L’intéressé lui-même pense que l’Albiceleste monte en puissance dans cette compétition : «Je crois que nous avons fait notre meilleure performance. Nous avons fait un match très complet, même si nous n'avons pas eu beaucoup d'occasions, eux n'en ont pas eu de nettes. Continuons de rêver tous ensemble, nous sommes de plus en plus près.» Et de plus en plus favoris ?  
 

Le Brésil a-t-il déjà perdu ?
 

«Je ne peux pas être complètement heureux aujourd’hui parce que j’ignore où en est vraiment Neymar. Il ne nous reste plus qu’à prier pour que ce ne soit rien et pour qu’il puisse nous aider.» Juste après la qualification pour le dernier carré obtenue face à la Colombie (2-1), David Luiz avait déjà résumé l’état d’esprit des Brésiliens, suspendus aux résultats des examens passés par l’attaquant vedette de la Seleçao. Celui qui, avec ses 4 buts inscrits depuis le début de la compétition, est sans conteste l’arbre qui cache la forêt brésilienne. Malheureusement, le diagnostic s’est avéré terrible : fracture de la troisième vertèbre et fin de Mondial pour le Barcelonais. Une absence qui viendra s’ajouter à celle de Thiago Silva, suspendu pour accumulation d’avertissements. Sans son capitaine et son meilleur joueur, le Brésil a-t-il une chance face à l’Allemagne ? A en voir les visages marqués des supporteurs après l’annonce de la gravité de la blessure de Neymar, certains, en tout cas, ont perdu la foi. Et au Brésil, ce n’est pas rien…
 

Fin de l’aventure pour le Costa Rica
 

Le Costa Rica n’aura pas réussi un nouvel exploit. Après l’Italie, l’Angleterre et la Grèce, son quatrième adversaire européen, les Pays-Bas, aura été celui de trop (0-0, 4 tab. à 3). Pas une surprise, donc, puisque les Néerlandais atteignent le dernier carré d’une Coupe du monde pour la troisième fois depuis 1998 (seule l’Allemagne a fait mieux avec quatre participations). Néanmoins, les coéquipiers du gardien Keylor Navas, une nouvelle fois impressionnant dernier rempart des Ticos, sortent la tête haute de cette compétition après un match symbolique de leurs qualités, mais aussi de leurs limites sur le plan offensif. Ce qui démontre la difficulté pour une équipe surprise de parvenir à s’immiscer dans le dernier carré d’une Coupe du monde. Et puis avec un plateau royal Brésil-Allemagne et Argentine-Pays-Bas, les demi-finales de cette Coupe du monde promettent peut-être un retour des buts, qui sait…    
 

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