La situation n'évolue guère pour Jules Bianchi, qui a connu son terrible accident au Grand Prix du Japon il y a un mois jour pour jour. Toujours dans le coma à Yokkaichi, le Français se trouve dans un état "critique mas stationnaire" depuis la semaine dernière, ce qui a évolué par rapport à l'état "critique mais stable" qui prévalait depuis le départ. Gary Hartstein, ancien délégué médical FIA de la F1, communique souvent son ressenti sur la situation de Michael Schumacher, sur son blog. Il s'est aussi exprimé il y a 15 jours à propos de Jules Bianchi.
 

"On peut entretenir beaucoup d'espoir que les choses s'améliorent", assurait-il ainsi à AUTO hebdo. Pourquoi ? Parce qu'il s'agit d'une lésion axonale diffuse. L'explication n'est pas évidente: "En disant axonal, nous couvrons notre ignorance au niveau cellulaire et moléculaire, nous ne savons strictement rien de ce qu'il se passe. Nous ne savons pas pourquoi il y a dérangement fonctionnel. Est-ce la production ou l'utilisation de l'énergie ? Est-ce la synthèse des protéines ou la lecture des chromosomes ? Est-ce autre chose au sein de ces cellules qui est dérangé ? C'est l'ignorance totale."
 

Le troisième Grand Prix sans lui
 

Selon Hartstein, le doute plane clairement: "La lésion axonale diffuse, c'est une gamme de lésions métaboliques cellulaires qui va de la commotion qui s'améliore au fil des heures, des jours et des semaines, jusqu'à la lésion axonale diffuse très sévère dont le patient ne se réveille pas. Il peut très bien, pour peu que les lésions cellulaires dont nous ne soupçonnent pas la nature commence à se réparer, se réveiller et être à peine, un peu ou beaucoup handicapé. Il peut aussi ne pas se réveiller. Il faut donner à ce cerveau le temps de régler ses affaires, et aux spécialistes celui de constater et de mesurer son amélioration. Il peut y avoir des lésions réversibles comme irréversibles, malheureusement."
 

On peut se poser la question de pourquoi on est là
 

Deux semaines après, le temps passé ne doit donc pas être forcément un motif d'inquiétude. En attendant, ses amis pilotes continuent de penser à lui jour et nuit. "On peut se poser la question de pourquoi on est là, du sens de se battre pour un dernier dixième de seconde, a lâché Jean-Eric Vergne à RMC. La seule réponse que j'ai trouvée, c'est de me dire que tout ce que je fais, c'est pour lui." Fernando Alonso parle lui d'un "frère", avec qui il a passé beaucoup de temps et que sa femme confondait parfois avec lui. "C'est certainement mon ami le plus proche en F1, continue Pastor Maldonado pour L'Equipe. Je pense tout le temps à lui et à sa famille." Le Grand Prix du Brésil, ce week-end, sera le troisième sans lui.