Un champ de patates innommable dont tout le monde s’est plaint cette saison. Des revanchards qui sont passé par l’Etoile, donc destinés à faire un grand match contre leur ancienne équipe (Omrani, Ben Messaoud, le tout avec Kebaïer comme ex-coach). Une réussite incomparable à domicile (9 victoires et 5 matchs nuls cette saison, les scalps de l’EST et du CA à la clé). L’AS Marsa avait toutes les cartes en main pour tendre un guet-apens à l’Etoile du Sahel et mettre fin à ses ambitions de titre.

Bien vu ? Non, raté. Les joueurs alignés par Faouzi Benzarti, nettement plus agressifs, plus mordants que l’adversaire, ont montré leur obsession d’aller marquer le plus vite possible. Avec un milieu positionné près des attaquants, un pressing haut dés la perte de balle, le bloc étoilé a réussi à garder le jeu dans le camp marsois.

Il faut noter l’application qu’a eue le trio Mouihbi-Brigui-Bangoura pour combiner et jouer dans un petit périmètre. Fini les milieux offensifs qui jouent chacun leur propre partition, les étoilés ont joué ensemble, et laissé Bounedjah faire son boulot habituel. L’Algérien ne prend pas toujours en compte qu’il a des coéquipiers autour de lui, mais son travail de sape a été utile.

Résultat : 3 buts en 20 minutes, et l’affaire fut vite pliée. Une tête de Boughattas sur un centre tendu de Mouihbi, un coup-franc magistral du même Mouihbi, et une frappe soudaine de Bangoura à l’entrée de la surface. 0-3 à la mi-temps, il était temps pour la ville de Sousse de jeter un œil au derby de Tunis et guetter une bonne nouvelle.

Au moment de basculer sur la première chaîne, petite grimace de déception. L’Espérance de Tunis, dans les cordes durant toute la première mi-temps, a cédé juste avant le retour aux vestiaires sur un but de Meniaoui consécutif à un excellent débordement de Haddadi.

Dans les prises de balle, les choix, les passes, l’EST n’y est pas. L’entrée en jeu de Darragi permet de constater à quel point « Picasso » est loin de son niveau d’international et que l’accumulation de blessures lui a fait perdre une grande quantité de ses moyens. Akaichi, excentré côté gauche, a fait le quota attendu: Plusieurs hors-jeu sifflés contre lui, et comme à chaque match l’ultime hors-jeu est injustifié. Un membre du staff espérantiste intervient au dernier moment pour empêcher le ghanéen Harrison Afful d’écharper le juge de touche.

A part un trois contre trois mal géré par Eduok qui s’empale sur la défense, les Sang et Or n’ont rien eu à se mettre sous la dent. Le CA, après une excellente première mi-temps, a semblé se contenter des éclairs de Khalifa et Meniaoui, qui ont signé une bonne prestation. Au milieu, Nater et Belaïd ont joué comme dans un fauteuil, et mention au travail des latéraux Haddadi et Agrebi qui ont dévoré leurs couloirs respectifs.

L’Espérance de Tunis, qui a désormais 90% de chances de finir troisième, a un peu rouspété sur la qualité de l’arbitrage, mais l’indigence d’une grande partie de l’équipe va amener les sociétaires du Parc B à s’interroger sur les choix discutables de De Morais et de l’avenir de certains joueurs en fin de cycle et clairement au bout du rouleau.

Pour la course au titre, 2 scénarios possibles. Le CA sera champion en cas de victoire à Zarzis. L’ESS arrachera le graal en cas de victoire face à Djerba conjuguée à un faux-pas du CA (match nul ou défaite). Le championnat 2014-2015 n’a pas encore livré son verdict.