Pour Zinédine Zidane, l'heure est venue au Real Madrid

By www.touwensa.net janvier 05, 2016 18131

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

Sur la sellette depuis plusieurs semaines, Rafael Benitez a été démis de ses fonctions d’entraîneur du Real Madrid. Pour lui succéder, les dirigeants du club merengue ont nommé Zinédine Zidane.

«J'ai de l'adoration pour Zidane, il a été mon joueur le plus emblématique. Il sera sûrement un jour un grand entraîneur, et j’espère que ce sera en étant à la tête du Real Madrid mais, ceci étant dit, ce n'est pas pour aujourd'hui». Florentino Perez n’avait pas tort lorsqu’il affirmait, le 18 décembre dernier à la radio espagnole Cadena Ser que l’heure n’était pas encore venue pour Zinédine Zidane de troquer son costume d’entraîneur de la Castilla, l’équipe réserve du Real Madrid, pour celui de responsable technique de l’équipe première. Il ne s’agissait en fait que d’une question de jours pour que l’ancien numéro 10 français ne grimpe dans la hiérarchie de la Maison blanche. Une promotion qui apparaissait inéluctable depuis le 21 novembre dernier lorsque le FC Barcelone vint humilier les Merengue chez eux, à Santiago Bernabeu, en Liga (0-4).
 

Benitez était condamné
 

Depuis cette déroute, clairement, le sort de Rafael Benitez semblait réglé. Il ne restait plus qu’à savoir quand le couperet finirait par s’abattre. Le très net succès obtenu face au Rayo Vallecano (10-2 avant Noël, suivi d’un autre décroché contre la Real Sociedad une semaine plus tard (3-1) ne lui auront octroyé qu’un simple sursis pendant les fêtes. Mais dimanche soir, malgré un match nul loin d’être catastrophique à Valence (2-2), décision a été prise, dans la capitale ibérique, d’arrêter les frais et de se séparer d’un entraîneur critiqué de toutes parts pour la qualité de jeu extrêmement fluctuante de son équipe. Un coach également en difficulté dans la gestion de son vestiaire, qui bruissait d’une contestation de plus en plus forte. Même si, après le point pris à Valence, Sergio Ramos avait fait mine de le soutenir. «Je crois que Benitez a encore du crédit pour diriger ce groupe, mais ce n’est pas moi qui décide de cela…» Un appui du bout des lèvres pour l’entraîneur espagnol de la part de son capitaine qui, visiblement, ne se faisait plus guère d’illusion quant à la suite des opérations…
 

Je vais donner le meilleur de moi, avec tout mon cœur
 

 Ainsi, dimanche soir puis ce lundi, les dirigeants madrilènes se sont réunis et ont convenu d’acter l’erreur de casting que représentait l’arrivée de Benitez six mois auparavant, en lieu et place d’un Carlo Ancelotti difficilement remplaçable. Auteur de diverses erreurs – tactiques et médiatiques notamment – l’ancien entraîneur de Naples aura aussi souffert de la présence de Zidane dans l’ombre. Pourtant, jamais le Français n’a œuvré pour jeter la dernière pelletée de terre sur Benitez. Il y a quelques semaines, le Français confiait ainsi : «Je suis l'entraîneur du Castilla. Benitez est l'entraîneur du Real Madrid, de l'équipe première, et pour le moment, c'est très bien comme ça.» Conviction profonde ou simple précaution pour ne pas ajouter une pression supplémentaire sur son collègue ? Difficile de trancher. Toujours est-il qu’aujourd’hui, Zidane se retrouve propulsé en première ligne, comme il souhaitait l’être un jour.
 

«Je remercie le président Pérez de m’offrir cette opportunité d’entraîner le Real. Je vais donner le meilleur de moi, avec tout mon cœur, et j’espère une issue heureuse. Dès demain, je serai avec l’équipe pour travailler très dur. C’est un jour très important pour moi avec beaucoup d’émotion, encore plus que quand j’ai signé comme joueur», a déclaré «Zizou» en conférence de presse lundi soir.
 

Idole de Bernabeu
 

Evidemment, le contexte – devoir jouer les pompiers de service – n’est sans doute pas celui qu’il imaginait. Néanmoins, il se pourrait qu’il ne lui soit pas si défavorable que cela. Déjà, Zidane ne découvre pas la Maison Blanche, qu’il a connue comme joueur (2001-2006) et qu’il n’a jamais quittée depuis. Adulé des fans madrilènes, il se sait attendu, tout en disposant a priori d’un crédit suffisant pour faire ses preuves à la tête d’un effectif qu’il n’a pas choisi. Ce qui pourrait avoir son importance. De même, le champion du monde 1998 pourra compter sur le soutien de ses joueurs, à commencer par des tauliers tels que Cristiano Ronaldo ou Sergio Ramos. Sans parler de Karim Benzema, dont il a toujours été très proche.
 

Zidane ne met donc pas le pied dans un champ de mines. D’autant que la situation sportive du Real – 3e de la Liga à quatre points de l’Atlético et deux du Barça (qui compte un match de retard) et qualifié en 8es de finale de la Ligue des champions – n’a rien d’irrémédiable. S’il réussit à redresser la barre et à éviter une nouvelle saison blanche et sèche en termes de titre au club merengue, le pari sera réussi. Et si tel n’est pas le cas, il aura au moins pris le pouls de son nouveau métier avant une prochaine saison où la pression sera beaucoup plus forte. Autrement dit, les six prochains mois pourraient bien n’être qu’un bonus pour lui. Surtout que le calendrier favorable du Real lors du prochain mois (trois matches à domicile sur quatre, le premier contre La Corogne samedi 20h30) lui offre un parfait tremplin pour prendre la mesure de son nouveau poste.   
 

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