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Les footballeurs malouins ont l’occasion d’égaler, mardi 9 février, une performance vieille de quatre-vingt-douze ans : en 1924, l’Union sportive Servannaise et malouine, son nom de l’époque, avait été quart-de-finaliste de la Coupe de France face au FC Rouen. Si les amateurs bretons du championnat de France amateur (CFA) éliminent cette année les professionnels corses du Gazélec Ajaccio, ils offriront à leur ville le deuxième quart de finale de son histoire.
Pourtant, avant de sombrer dans les méandres du football amateur, l’Union sportive Servannaise et malouine, créée en 1902 et rebaptisée en 1945 Union sportive de Saint-Malo (USSM), avait été l’un des précurseurs du football en Bretagne. Et ce sont aux Anglais établis en ses murs que la cité malouine le doit, avant même la naissance du club, de la même façon que le club du Havre a été fondé par des Britanniques venus travaillers dans le port de la ville.
Dribbling game
« Des Anglais sont venus travailler dans les compagnies maritimes et commerciales du coin. Ils ont monté un collège à proximité des plages de Saint-Servan, entité qui a été rattachée en 1945 à Saint-Malo. Dans les années 1890, les jeunes Anglais jouaient donc à ce qu’ils appelaient le dribbling game sur les places servannaises », explique Georges Cadiou, ancien journaliste à Radio France et auteur de plusieurs livres sur le sport en Bretagne. La pratique nouvelle dans la région séduit également les autochtones qui se mélangent aux jeunes Anglais.
Dans la foulée, John Spruyt de Bay, l’un des Anglais, ancien joueur du Blackpool FC (vice-champion d’Angleterre en 1956 et vainqueur de la Cup en 1953), décide de monter en 1902 un club de football dans sa ville d’adoption. On parle alors des Anglais de Saint-Servan car la majorité des premiers joueurs n’est pas française. « Les Anglais de Saint-Servan ont été les premiers rivaux des Bretons de Rennes, club universitaire ancêtre du Stade rennais. La presse locale relatait leurs affrontements », précise Georges Cadiou.
Le rival historique du Stade rennais
Ernest Gueguen, seul joueur de l’USSM à avoir porté le maillot des Bleus à une reprise en 1913, était d’ailleurs l’un des fers de lance de cette équipe qui régnait alors sur le championnat de l’Ouest au détriment de son rival rennais (victoires en 1905, 1906, 1907, 1910, 1911, 1912, 1913 et 1914).
Après la première guerre mondiale, l’USSM connaît de manière éphémère le professionnalisme. Le club dispute deux saisons en division 2 (1933 et 1934). Après la seconde guerre mondiale, il évoluera au maximum et sans laisser de traces importantes en division 3. « Les bons joueurs, qui n’ont jamais manqué à Saint-Malo, ont fait le bonheur de Rennes. Je pense notamment aux internationaux Jean Grumellon et Marcel Loncle. Ce dernier était le capitaine qui a soulevé le premier des deux seuls titres du Stade rennais, la Coupe de France 1965 », ajoute Georges Cadiou.
De retour en 2009 au niveau national (CFA 2), puis en 2012 en CFA, le club malouin a même manqué de peu la montée en National, troisième échelon hexagonal, lors de la saison 2013-2014. En cas d’exploit face aux insulaires du Gazélec, Saint-Malo, ville de 45 000 habitants, pourrait rêver plus haut. Surtout lorsque l’on rappelle que son voisin guingampais, pensionnaire de Ligue 1 et vainqueur de la Coupe de France (2009 et 2014), n’est lui peuplé que de 7 000 âmes.
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