La Violence ou la Culture du Dialogue!

En date du 23 courant, a eu lieu à la Maison de la Culture de Tabarka, une Conférence, parrainée par l'Association Oxygène, connue pour son dynamisme et sa soif inassouvie de culture. Il a été choisi à cette Conférence, un thème d'actualité, sous un titre brûlant: La Violence ou la Culture du Dialogue.

De prime abord, les deux conférenciers ont dégagé les grandes lignes de leur sujet et ont invité l'auditoire à les décortiquer avec eux. A la lumière d'un exposé, minutieusement présenté et copieusement préparé, nos deux interlocuteurs ont dédié le temps qu'il fallait aux causes menant à la violence tant matérielle que morale.

Cette ineptie, qui commence par un mot, une diffamation, un quolibet, un acte fortuit ou une altercation, aboutit, de fil en aiguille, à une atteinte à l'intégrité physique de l'individu.
 

Au delà du fait qu'elle participe d'une programmation linguistique agressive, la violence évolue pour devenir, structurée et systématique. Et à l'appui de leurs assertions sur ces actes que l’éthique qualifie d'abominables, parce que récusés par la parole divine, nos jeunes conférenciers ont fait référence à un verset coranique éloquent, dans lequel, on est informés de la mission de Moise qui fut dépêché, par Dieu à Pharaon, assisté de son frère Aaron: «Allez trouver Pharaon imbu d'impiété!"..."Dites-lui des paroles conciliantes, dans l'espoir qu'il soit touché par votre rappel ou qu'il soit porté à me craindre". (Versets 43-44-Chapitre/Sourate TAHA). Certes, l’outrecuidance ou l'erreur de ce tyran est irrémissible. Mais dans la vie de tous les jours, on peut commettre des impairs ou des injustices qui peuvent être rectifiés par des excuses, sincères, à destination du semblable offusqué. A défaut, c'est la Loi qui s'en charge. Puisque la violence est un acte répréhensible, puni par les dispositions des textes, contenus dans le Code Pénal.
 

On apprend aussi à travers cette conférence que les mutations ainsi que les conditions socio-économiques et politiques, pourraient servir de base à de nouveaux rapports, où la compréhension, la patience et le discernement sont mis à rude épreuve, pour ensuite s'éclipser et laisser la place au chaos et à la violence. Surtout, lorsque l'appareil de l'Etat se trouve miné ou incapable de répondre aux exigences des situations nouvelles. Dans un autre ordre d'idées, nos deux amis ont mis l'accent sur l'impact du discours, au double plan politique et religieux, sur la masse. Une manière de souligner que tout extrémisme est injuste et insignifiant. Le dogmatisme des uns et le fanatisme des autres, finissent toujours, par déchirer le tissu social et nuire à la concorde et à la cohésion entre les différents acteurs. Qu'ils soient séculiers ou personnages publics, les protagonistes sont sensés enterrer la hache de guerre et se consacrer aux priorités impérieuses du du développement et de la stabilité de la société qu'ils entendent guider.
 

La fin du thème a plaidé pour une approche didactique et a énuméré un ensemble de suggestions, au service du salut de notre société et à la finition de ses projets, qui contrecarrent les sombres desseins de la marginalisation et de la négation de l'autre. Puisqu'il est différent, dans sa façon de penser ou de concevoir sa vie.
 

Au cours du débat, les intervenants se sont accordés pour dire que tous les efforts devraient concourir à annihiler l'hydre de la violence dans toutes ses formes dont la plus néfaste, demeure le terrorisme d'où qu'il vient. L'antidote, serait donc, le dialogue qui est une affaire de mentalité et une entreprise de longue haleine, en vue d'asseoir des assises saines qui nous incitent à examiner, sereinement, ce qui nous sépare et ce qui nous unit.
 

A cet égard, notre Prophète Mohamed (salut et bénédiction de Dieu sur lui), ne disait-il pas:"De la violence, émane la laideur. Et de la douceur, fuse la beauté".
 

Enfin, est-il nécessaire de rappeler, à titre d'exemple, que la Conférence générale de l'UNESCO, pour célébrer le cinquantième anniversaire de l'Organisation des Nations Unies, constituait le fondement éthique de la Paix et de la Sécurité du dialogue interculturel. Le Secrétaire Général de cette Institution, en la personne de Fédérico Mayor, disait dans son discours prononcé, le 06 Février 1993 à Los Angeles:"Nos faits et gestes quotidiens, déterminent l'avenir de la paix". C'est une notion qui doit habiter nos cœurs et nos esprits" ajoutait-il.
 

Dans le même contexte, il est d'aveu que le maintien du dialogue enrichissant, par l'éducation, les sciences, la culture et la communication, doit impérativement interpeller toutes les instances compétentes. Telle est la garantie qui assure le développement du potentiel humain, dans le respect de la dignité de chaque individu.
 

Est-il besoin de puiser dans le Colloque International pour la contribution de la Religion à la réalisation des Droits de l'Homme, tenu au cours des célébrations marquant le bicentenaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et du Citoyen et qui coïncidait avec la commémoration du quarantième anniversaire de la Déclaration des Droits de l'Homme. Il a été rappelé à cette occasion que:"pour qu'une Communauté Politique soit viable, il faut qu'elle partage un minimum de valeurs, d'images, de vocabulaire, de culture politique, etc..." Ainsi pourrait-on favoriser le respect de l'opinion de chacun, comme étant l'ensemble de ses convictions personnelles."Nous devons tous être porteurs d'une valeur morale" disaient en chœur, les sages, conviés à ce Symposium.
 

En définitive, le dialogue lubrifie les rouages de la démocratie et la violence fait le lit de la dictature. A nous de choisir!
 

Ali ZOUAOUI (Tabarka)
 

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