Picasso se (re)case sur la butte

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

Le Musée de Montmartre expose les planches originales de  Pablo , série à succès de Julie Birmant et Clément Oubrerie, dont le quatrième et dernier tome vient de sortir.

. Sur les hauteurs de Montmartre, son ombre, cubiste ou non, rôde encore. Près du légendaire cabaret Le Lapin Agile, le Musée de Montmartre accueille une centaine d'originaux tirés de la remarquable bande dessinée Pablo. Réalisée par la scénariste Julie Birmant et le dessinateur Clément Oubrerie, la série évoque, en quatre volumes, l'arrivée dans la capitale du jeune Picasso. Et ses amours tumultueuses avec le modèle Fernande Olivier, Amélie Lang à l'état civil. À la fois muse et amour de jeunesse, elle a partagé la vie du peintre à ses débuts sur la butte bouillonnante des années 1900. L'occasion pour le lecteur de croiser les amis de ce couple. Une poignée de génies: Matisse, Max, Jacob, Apollinaire…
 

Une atmosphère recréée en bande dessinée par Julie Birmant grâce au récit de «la belle Fernande», Souvenirs intimes écrits pour Picasso, publiés en 1988, douze ans après sa mort. La scénariste est tombée sous le charme de cette femme qui fut tout simplement à l'origine du cubisme. Fernande a inspiré en partie Picasso pour ses fameuses Demoiselles d'Avignon. «Ma découverte de Fernande ressemble à une rencontre amoureuse. J'ai tout de suite été attirée par cette femme bohème et fidèle à ses souvenirs jusqu'à sa mort. J'ai écrit cette histoire avec emportement, en rêvant de trouver un dessinateur pour la faire revivre.»
 

Ainsi la série Pablo, grand prix RTL, est-elle née en 2012 sous le crayon talentueux de Clément Oubrerie. Une virtuosité graphique largement célébrée au Musée Montmartre avec six salles thématiques dédiées aux originaux en noir et blanc issus des quatre albums. Des dessins subtils au fusain et à l'aquarelle, remarquablement mis en lumière sur des murs peints en rouge pour l'occasion.
 

Aussi, l'exposition s'applique à mettre en regard les archives historiques de la Butte avec la bande dessinée. «Cet ancrage dans la réalité rend les albums encore plus vivants , se réjouit Julie Birmant. Raconter la véritable histoire a été beaucoup plus fou que de l'inventer. Tous ces personnages du vieux Montmartre étaient habités par une fantaisie et une force qui dépassent tout ce que l'on aurait pu imaginer.» Le Musée Montmartre en témoigne et s'accorde à la pensée d'un Picasso pour qui «tout ce qui peut être imaginé est réel».
 

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