Inde: musique symphonique sous haute sécurité au Cachemire

By Lee nouvel observateur septembre 08, 2013 717

Srinagar (Inde) (AFP) - Le célèbre chef d'orchestre indien Zubin Mehta a dirigé samedi un concert symphonique à Srinagar, principale ville du Cachemire, malgré de fortes objections des séparatistes cachemiris.

Sous la protection d'un imposant dispositif de sécurité, le concert, télévisé dans le monde entier, a été donné dans les jardins de Shalimar, sur les rives du pittoresque lac Dal à Srinagar, avec en arrière-plan les montagnes de l'Himalaya.
 
"J'ai attendu ce moment et j'en ai rêvé", a déclaré Zubin Mehta au public avant de lever sa baguette dans la lumière d'une belle fin d'après-midi.

Né à Bombay, Zubin Mehta, âgé de 77 ans, est l'un des chefs d'orchestre les plus connus sur le plan international. Au cours de sa longue carrière, il a notamment été directeur musical de l'Orchestre philharmonique de Los Angeles et de l'Orchestre philharmonique de New York, et il est directeur artistique à vie de l'Orchestre philharmonique d'Israël.

Sous sa direction, l'Orchestre d'Etat de Bavière a interprété samedi des oeuvres de Beethoven, de Haydn et de Tchaïkovski, devant quelque 1.500 invités parmi lesquels des ministres et des diplomates.

Intitulé "Ehsaas-e-Kashmir" ("Sentiments pour le Cachemire"), le concert avait été organisé par le ministère du tourisme du Cachemire et l'ambassade d'Allemagne à New Delhi.

La veille de l'événement, conçu pour apporter un message de paix dans cette région déchirée, Zubin Mehta déclarait: "Il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir de la paix intérieure qui est apportée par la musique".

Le Cachemire est un territoire "tourmenté" qui "aspire à la paix", a déclaré, en s'adressant au public du concert, le chef du gouvernement du Cachemire indien, Omar Abdullah. "Laissons pour quelques heures la musique élever nos esprits et rêvons de lendemains pacifiques", a-t-il dit.

Alors que l'événement de samedi était réservé aux invités, Zubin Mehta a déclaré qu'il espérait revenir au Cachemire pour donner un autre concert qui cette fois serait ouvert à tous.

Le concert a eu lieu malgré les protestations de séparatistes cachemiris qui réclamaient son annulation. Pour ces militants le concert légitimerait la "répression d'Etat" exercée, selon eux, par l'armée indienne dans cette région agitée.

D'importantes mesures de sécurité avaient été prises par les autorités afin d'assurer la sécurité de l'événement. "Pas moins de 25 points de contrôle ont été établis dans la ville", déclarait à l'AFP un responsable du gouvernement local du Cachemire sous le couvert de l'anonymat.

Un dirigeant séparatiste, Syed Ali Geelani, avait appelé à une grève samedi au Cachemire, région à majorité musulmane, pour protester contre la tenue du concert.

Commerces, écoles et collèges étaient fermés dans plusieurs villes, et la circulation des autocars était interrompue en raison de possibles actes de violences.

Le Cachemire est divisé en deux parties, une partie indienne et une partie pakistanaise, depuis que l'Inde et le Pakistan ont accédé à l'indépendance en 1947. Les deux pays se disputent la souveraineté sur l'ensemble de ce territoire.

La situation a été relativement calme ces dernières années, mais il y a eu dernièrement de nouveaux affrontements entre séparatistes et militaires le long de la ligne de démarcation contestée qui sépare les deux parties du Cachemire.

 

 

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