Une histoire de la harpe dans le jazz, avec Laura Perrudin

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

Aujourd'hui, nous allons de nouveau explorer l'histoire du jazz à travers le prisme d'un instrument. Et cette fois, il ne sera pas question de saxophone ténor ou de contrebasse, pas davantage de piano ou de trompette, mais d'un instrument qui n'a jamais fait les gros titres des histoires du jazz, la harpe. Évidemment on a dans l'oreille quelques images sonores de la harpe dans un contexte de jazz, on évoquera d'ailleurs dans cette émission cet aspect coloriste, décoratif de l'instrument, qui n'est pas propre au jazz.

Mais ce matin l'on suivra surtout l'histoire des harpistes dans cette aventure, depuis les pionniers autodidactes comme Harpo Marx, jusqu'à Park Stickney aujourd'hui, en passant par Casper Reardon, que l'on peut entendre au sein de l'orchestre de Jack Teagarden, par Adele Girard, qui fut l'épouse du clarinettiste Joe Marsala, par Robert Maxwell qui laisse une trace dans la discographie de Gil Evans, ou encore Verlye Mills, présente au cœur des formations de l'arrangeur Billy May, sans oublier la grande Dorothy Ashby, qui fut longtemps la principale référence en matière de harpe jazz. Nous ferons aussi un détour par la harpe celtique telle que la pratiquait Kristen Noguès, nous évoquerons les nouvelles technologies expérimentées aujourd'hui par Rüdiger Oppemann, Zeena Parkins ou Isabelle Olivier, et puis nous nous pencherons sur un tout nouveau modèle, celui que joue notre invitée de ce matin, la harpiste Laura Perrudin. Laura Perrudin possède une double formation, à la harpe celtique et à la harpe chromatique classique, et aujourd'hui donc elle joue sur une harpe chromatique, mais sans pédales, avec des cordes alignées, une harpe conçue par un luthier breton, Philippe Volant, et nous verrons bien sûr comment tout cela joue sur la musique que l'on peut, ou non, pratiquer à la harpe, dans le domaine du jazz.
 

Laura Perrudin
 

Le parcours de la jeune harpiste et vocaliste Laura Perrudin est aussi éclectique que hors du commun. Nourrie par le jazz depuis l'enfance, elle étudie longuement la musique classique tout en s'intéressant très tôtaux musiques électroniques et traditionnelles, à la soul et au hip-hop, se formant auprès de nombreux musiciens de sa Bretagne natale comme à Paris et à New York. Elle cherche à ouvrir les possibilités de la harpe à un langage harmonique plus riche et en trouve enfin la clef en 2008 : le luthier Philippe Volant lui construit une harpe celtique entièrement chromatique. C'est cet instrument naissant qui lui permet aujourd'hui de donner vie aux harmonies sinueuses de ses compositions inclassables.
 

 

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