Le retour aux sources de Lucky Peterson

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

Le musicien et chanteur de blues américain revient avec un nouvel album, The Son of a Bluesman, qu'il présente au Live-Le Figaro . Il y évoque ses racines, son enfance baignée de musique et sa carrière précoce.

«I'm Still Here», chante Lucky Peterson. Si le bluesman de 50 ans est «toujours là», c'est aussi, outre son talent, grâce à l'inspiration qu'il puise dans son passé pour un nouvel album en forme d'examen de conscience, The Son of a Bluesman. Ce bluesman-là, c'est son père, propriétaire à l'époque du Governor's Inn, à Buffalo, l'un des plus grands clubs de blues de l'État de New York. L'album de Lucky Peterson est aussi une façon de rappeler qu'il vient d'une famille de musiciens et de célébrer ce père qui l'a mis sur le chemin de la musique. «Il est mort désormais, paix à son âme, mais je voulais lui rendre hommage. Sans lui et sans Dieu, je ne ferais pas ce métier», a-t-il expliqué au Live-Le Figaro.
 

C'est au Governor's Inn que le petit Judge Kenneth Peterson côtoie des musiciens comme Budy Guy, Koko Taylor, Muddy Waters ou Junior Wells et qu'il débute sa carrière. Organiste, il se fait remarquer par le contrebassiste Willie Dixon... à l'âge de cinq ans. Il devient alors enfant-star avec l'album Our Future (1969) et se produit sur de nombreux plateaux de télévision.
 

Sur un ton enjoué, le chanteur et musicien dit avoir réalisé qu'il ferait une carrière musicale au «moment où [il a] été dispensé d'école!» Il ajoute: «Les profs me faisaient sortir de la classe et m'emmenaient dans la salle de musique. «Ne t'inquiète pas pour les cours, joue nous ça. Viens ici, Lucky, chante ça!» Alors je me suis dit que c'était ce qu'il fallait que je fasse».
 

«Je considère ce disque comme l'expression la plus authentique de ce que je suis»
 

Lucky Peterson


Une célébrité précoce qui lui a aussi permis de s'exprimer à travers plusieurs genres tout au long de sa carrière: après l'orgue, la guitare devient son deuxième instrument de prédilection avec un style proche de celui de B.B. King. Cela ne l'empêche pas de revenir au clavier avec son triple album Organ Soul Sessions en 2009 dans lequel il rend hommage à l'orgue Hammond et aux standards du jazz. Dans You Can Always Turn Around, en 2010, il mélange les inspirations avec du gospel et du blues tantôt traditionnel, tantôt moderne.
 

Après ce riche parcours, Lucky Peterson considère The Son of a Bluesman (où l'on retrouve guitare, blues, gospel et même un peu de funk) comme un concentré de son art et de sa personne. Il est «l'expression la plus authentique de ce que je suis, explique-t-il. Il vient de mon cœur pour toucher celui des autres. Je ne dis pas qu'il aura du succès. Et même s'il ne marche pas, il me fait déjà du bien à moi.»
 

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