De Amistad à 12 years a slave : Cinq films sur l’esclavage

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

L’année dernière, le réalisateur britannique Steve McQueen racontait l’histoire de Solomon Northup, un homme libre devenu esclave. Retour sur cinq longs métrages qui ont raconté l’histoire de l’esclavage aux États-Unis.

Autant en emporte le vent (1939)
 

À la fin des années 30, Autant en emporte le vent, grande fresque de Victor Fleming d’après le roman de Margaret Mitchell, débarque sur les écrans américains. Il devient un immense succès et un phénomène de société. Le film est aussi l’un des premiers (avec Naissance d’une nation de D.W. Griffith à traiter la question de l’esclavage. En pleine guerre de Sécession, il raconte l’histoire de Scarlett O’Hara, jeune fille issue de la bourgeoisie sudiste, et ses péripéties à la fois politiques et amoureuses. Fleming montre aussi les premières années du Ku Klux Klan, même si la vision du cinéma de l’époque reste loin de la réalité.
 

 Amistad (1997)
 

À partir des années 60, l’esclavage au cinéma est vu avec plus de sérieux et un regard accusateur, avec Slaves d’Herbert Biberman ou Mandigo de Richard Fleischer, sortis en 1969 et 1975. En 1997, Spielberg réalise Amistad, qui raconte l’histoire de la mutinerie d’un groupe d’esclaves transportés dans le bateau La Amistad en 1839. Ils sont jugés aux Etats-Unis. Le film est nommé plusieurs fois aux Oscars et aux Golden Globes mais le réalisateur est accusé par les critiques de lourdeur, de réflexions bien pensantes et de grandiloquence. En 2013, il reprendra sa réflexion sur l’esclavage dans Lincoln.
 

Beloved (1998)
 

Un an après Amistad sort sur les écrans américains Beloved, adapté par Jonathan Demme d’après le roman de Toni Morrison (prix Pulitzer). Le film raconte l’histoire d’une jeune esclave, interprétée par Oprah Winfrey, libérée au lendemain de la guerre de Sécession et il reprend la narration fragmentée du roman. Entre fantômes, flashbacks du passé et violence, Beloved est un récit applaudit pour son réalisme et son engagement.
 

 Django Unchained (2012)
 

Réalisé par Quentin Tarantino, Django Unchained délivre une vision totalement différente de l’esclavage. Incarné par Jamie Foxx, Django est un esclave libéré de ses chaînes par le Docteur King Schultz. En échange, il doit l’aider à se débarasser des anciens surveillants de sa plantation, les frères Brittle. Les deux hommes se lancent ensuite à la recherche de Broomhilda, sa femme. Un western violent, cathartique et féroce qui a séduit le public et la critique. Dans un entretien aux Inrockuptibles, Quentin Tarantino explique qu’il existe «assez peu de films» sur l’esclavage, un sujet «toujours brûlant en Amérique».
 

12 years a slave (2013)
 

Le film de Steve McQueen s’inspire de l’histoire vraie de Solomon Northup, un homme libre, charpentier et joueur de violon, capturé et vendu comme esclave dans une plantation du sud. La violence du film choque, mais la force du témoignage historique vaut au réalisateur de nombreux prix (un Golden Globe et trois Oscars), et un véritable succès au box-office.

 

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