Les rappeurs Kafon et hamzaoui dans un spectacle historique à la Basilique

Touwensa (Mokhtar TRIKI)

Les stars du rap tunisien Kafon et Hamzaoui ont donné un spectacle mémorable sur la scène de théâtre de la Basilique à l’occasion de la 52ème édition du Festival International de Tabarka. Ils ont tenu en haleine le public nombreux venu les encourager et soutenir leur festival qui passe cette année par des moments difficiles.

Après une tournée très électrique avec Hazaoui, Kafon revient à la rencontre du public dans un cadre acoustique, pour un spectacle sobre et dépouillé. Une autre manière de découvrir tout le talent d’écriture et d’interprétation de cette bête de scène qui aura sillonné les routes de notre pays en 2014. Des salles fermées aux festivals d’été. Un moment attendu par leurs fans, où les deux artistes ont présenté entre autres, ses titres issus de leur dernier album « Zaouali » et chanté avec brio « Houmani », « Mazatil », « Cha, Cha », ou encore « 4070 » et bien d’autres tubes que le public répétait avec lui et qui les connait par cœur. Un spectacle aux couleurs multiples de l’amour, de la peine, de la rage, de la joie, malgré le marasme étouffant et l’égoïsme moderne. Des chansons plus personnelles, plus brûlantes aussi avec des titres où l’on étreint l’utopie. « Nous serons tous les deux », où l’on pleure sur l’injustice de nos dirigeants mais où l’on court aussi éperdument après « l’amour fou ».
 

Houmani: chanson de l’année
 

Plus qu’une chanson, Houmani est tout un concept en Tunisie. Chômage, dégoût, mélancolie et drogue, la chanson raconte le quotidien des jeunes dans les quartiers défavorisés.
 

Ironie du sort, l'un des deux rappeurs, Kafon, n'a pu fêter le succès de son tube. Il est en prison pour consommation de substances illicites.
 

Le rap: Une musique contestataire depuis toujours
 

Si les rappeurs tunisiens ont plus de visibilité aujourd'hui, leur contestation du système n'est pas nouvelle. Certains d’entre eux s’étaient déjà distingués par des textes virulents sous l’ancien régime, comme El Extranjero avec "Laâbed fi terkina" ("Les gens dans un coin"), un tube diffusé sous le manteau en 2005, ou Lak3y avec “Tounes Bikhayr” ("La Tunisie va bien"), une chanson sortie en 2010 dans laquelle il dénonce la corruption et l'absence de la liberté d'expression en Tunisie.
 

Un concert de sentiments et d’amour, comme ce qui habite cet homme déroutant de sincérité et d’humanité.
 

« La soirée du samedi dernier était une grande réussite sur tous les plans avec une organisation sans faille, des recettes encourageantes et un public en or venu nous encourager et un service d’ordre omniprésent durant tout le spectacle. Un grand merci pour tout le monde » Nous a déclaré M. Houcine Amamri directeur du festival.


 

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