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Tabarka :Touwensa (Mokhtar TRIKI)
Pour allier découvertes culturelles et artistiques, quoi de mieux que de partir en vacances à Tabarka dans le cadre de son Jazz’Village ? Vous vous envolerez vers des moments magnifiques qui présentent tout un intérêt artistique passionnant, qu’il s’agisse de musique, de peinture, de lecture… accompagnés de spécialistes bien rodés, c’est sous un regard éclairé que vous appréhenderez les programmes qui vous ont été spécialement élaborés.
En fin de cette semaine, le festival vous invite à la redécouverte de Sofiane Safta avec son programme concocté pour cette première édition de Tabarka Jazz’Village au même titre que la surprenante animation de ses espaces culturels en faveur des arts.
Découvrir ou redécouvrir un artiste compositeur et chanteur comme Sofiane Safta, c’est un plaisir pour l’âme car il créa un son nouveau et unique lors de son spectacle à l’Esplanade « Front de Mer ». Un spectacle encore plus riche en chants, danses et lumières. A la fois vibrant et intime. Sofiane nous fait voyager au travers de ses rythmes et ses chants un peu partout dans le monde. Le résultat étonne car un pas de plus semble avoir été franchi dans l’abstraction, la nuance. Les tempos sont alanguis, comme en suspens, les morceaux étirés donnent l’impression de vouloir conquérir de grandes espaces. Sans doute est-ce dû aux paysages et aux ambiances tabarkoises qui ont inspiré les musiciens. Entre le piano pointilliste de Farès, la batterie du lion Sabri, la contrebasse discrète de Hatem, le violon de Sofiane, le nay de Montassar, la percussion de Hamdi et les guitares acoustique et électrique de notre ami Safta, il existe une osmose totale et une volonté de faire qu’un entre un thème et une improvisation. Cela donne une musique en apesanteur, à recommander aux personnes qui souhaitent se surprendre et écouter des musiciens pleinement novateurs.
En quelques années, Sofiane Safta a su imposer la fougue et la virtuosité de son jeu, au point d’être considéré aujourd’hui comme l’une des valeurs les plus sûres du jazz contemporain. « Quand je joue, c’est comme si je chantais. Quand j’écris, je pense à des choses simples et la mélodie vient » disait l’invité de Tabarka. En effet générosité, énergie, fluidité, sont les mots qui viennent tout de suite à l’esprit : « J’aime l’idée d’une musique simple, communicative qui reste fluide et directement perceptible. » Ajoutait Sofiane avec son sourire habituel.
Le phrasé musical de Sofiane Safta, qui laisse le son respirer, se répandre, a besoin de l’assurance tout risque d’une rythmique sans faille. Une manière de confirmer l’importance la tradition avec cette faculté qu’a l’instrumentiste de phraser le discours musical, avec le souci constant de laisser à chaque partenaire sa part dans l’évocation.
Vendredi 12 septembre, une date qui restera gravée dans la mémoire de l’artiste, il nous a offert un bouquet de chansons, le meilleur de son répertoire « On va s’aimer, on va danser », « Bab hdid » dédiées à nos voisins algériens, l’enfant a eu la part du lion dans ce spectacle et « Peace pour tout le monde » pour terminer en beauté sa soirée avec « Nehlem » (je rêve).
Une soirée musicale, plutôt une rêverie dans un univers de ténèbres où luit pourtant une si belle et douce lumière.
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