Prague, un écrin pour la musique classique

De Mozart à Beethoven, les grands compositeurs ont fréquenté la cité de Bohême. Depuis soixante-dix printemps, un festival célèbre les beaux jours de la grande musique.

 

Sous les tilleuls en fleur, les amants se donnent un baiser. Nous sommes en mai. Prague s'offre à nos pieds, majestueuse. Depuis le parc du château, les toits de tuiles, les arbres comme sortis d'un tableau. Visiter Prague, pour tout un chacun, est un choc. Tant de beauté. Visiter Prague, pour un musicien, est un rêve. Tant de souvenirs. On foule les mêmes pavés que Mozart et son fidèle librettiste, Da Ponte (rue Mozartova, villa Bertramka). On passe sous les fenêtres de Bedrich Smetana, place de la Vieille-Ville (Staromestská). On croise, au détour d'une ruelle, une fière façade couleur ocre, qui porte une plaque rappelant qu'ici même séjourna Beethoven (285, rue Lazenská). Nichée dans sa vallée, entourée de ses sept collines, Prague est une Rome de Bohême.

 

 


Une fanfare au balcon de la Maison municipale

Le festival du Printemps de Prague célèbre cette année son soixante-dixième anniversaire. Du 12 mai au 3 juin, cette prestigieuse manifestation invite les plus grands artistes du monde classique : les pianistes Murray Perahia ou Maria João Pires, les chefs Antonio Pappano ou Ivan Fischer, les orchestres philharmoniques de Prague et de Saint-Pétersbourg ou l'Académie Sainte-Cécile, le Bach Collegium Japan ou l'Akademie für Alte Musik Berlin... Le soir de l'ouverture, une fanfare placée au balcon de la Maison municipale bat le rappel. En robe longue et smoking, le public afflue dans cet édifice Art nouveau à couper le souffle : cage d'ascenseur en fer forgé, lustres à pampilles de cristal, mosaïques sur un carton de Karel Spillar. C'est à Thomas Hengelbrock et l'Orchestre symphonique de la NDR que revient cette saison le privilège d'ouvrir le festival. Devant une assemblée debout, il dirigera, comme le veut la tradition, Ma patrie, du compositeur national Bedrich Smetana.

 

 

Le flâneur mélomane pourra aussi découvrir de bons clubs de jazz en sous-sol, où déguster un Beton (cocktail typique à base de tonic et de Becherovka) ; se recueillir au cimetière de Vysehrad et saluer les compositeurs et musiciens Antonín Dvorák, Josef Suk, Karel Ancerl ou encore Rafael Kubelík ; écouter un concert au Rudolfinum, la salle de l'Orchestre philharmonique tchèque.
 

Et faire un dernier détour par le musée de la Musique, à Malá Strana. Eglise baroque à l'origine, ce lieu dévoile un patio central baigné de lumière et abrite une collection originale, dont quelques pièces vous interpelleront : un piano girafe, des clavecins marquetés orientalisants, un double violon...

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