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Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI
Avez-vous tendance, quand on vous fait un compliment, qu’on vous dit une gentillesse, que vous passez un beau moment avec quelqu’un que vous aimez, que, dans les moments, les heures qui suivent, vous trouviez le moyen de douter du bonheur de cet instant présent au point, éventuellement de faire en sorte de démolir ce bonheur ?
Se pourrait-il que vous croyez, consciemment ou inconsciemment, que ça ne se peut pas que ce moment ait été juste parfait, juste pour vous, juste un moment de pur bonheur partagé avec une personne qui vous est chère et au coeur de qui vous êtes cher(e) ?
Est-ce que, dans les heures qui suivent ce merveilleux moment, vous envoyez un texto, un email ou un message téléphonique qui dit « Oui mais… ». Un message dans lequel vous trouvez des raisons à la création d’un non-bonheur de cet instant (créé par votre mental bien sûr, provoqué par des blessures profondément ancrées en soi), un message qui exprime peut-être même des doutes sur l’honnêteté des intentions (amicales ou amoureuses) de la personne qui a partagé ce moment avec vous car, dans votre for intérieur, un pur moment de bonheur avec une personne n’est pas possible : le pot d’eau sale est toujours venu après le bouquet de roses dans votre vie. Il ne se peut pas que ce soit autrement !
Le résultat non désiré mais provoqué
A force d’envoyer de tels messages, de toujours vouloir écraser le bonheur vécu par des questions et des affirmations remplies de considérations mentales et non-amour, l’autre va éventuellement finir par s’en aller, par nous laisser à notre prison de sabotage de bonheur.
Et là, pauvre de soi, on va se dire « Je le savais qu’il/elle ne m’aimait pas ! ». Ben oui mais, à force de saboter, le sabotage va finir par être la résultante de notre attitude et avoir gain sur l’amour que l’autre nous porte. Il/elle va finir par comprendre que, malgré tout son amour, on ne se laisse pas aimer car notre blessure est encore trop présente, trop présente, trop souffrante… Impuissant/e, il/elle s’en ira, nous laissant à notre blessure et ce, malgré le fait qu’il/elle nous aime de tout son cœur.
Malgré tout notre désir et notre bonne volonté de se laisser aimer, quand on ne l’a pas reçu/appris et qu’en plus, on a été trahi/e, il est dur de laisser entrer l’amour, d’y croire, d’y faire confiance et de s’y déposer sans crainte. On va saboter pour se prouver à soi-même qu’on n’est pas aimable puisqu’on va créer exactement ce qu’on ne veut pas mais auquel on croit inconsciemment très fort et, comme on crée ce à quoi on pense…. Cette tendance va de pair avec la dépendance affective.
Une idée
C’est ainsi que j’ai eu une idée aujourd’hui, après avoir encore tenté de saboter une belle soirée vécue avec Georges cette semaine. Il n’a rien compris à mes messages du lendemain et c’était probablement mieux ainsi !
C’est ensuite que, revenue dans mon coeur, je lui ai nommé le fait que j’étais retombée dans mon sabotage, incapable de juste apprécier les beaux moments présents vécus ensemble, et que ça me rendait triste et honteuse de lui faire vivre ça, et à moi aussi évidemment. Il m’a simplement répondu :« Ben fais comme moi:je vois juste des bons moments quand je suis avec toi! ».
La vie est tellement simple : vivre dans le moment présent, dans l’amour, apprécier chaque instant, être heureux. Point final. Pourquoi se compliquer la vie ?!
Notre ego, nos blessures de non-amour nous font réagir à de tels moments par le sabotage juste parce qu’on ne peut concevoir que l’amour pur, simple, de beaux moments paisibles et heureux puissent être possibles sans recevoir le pot d’eau ensuite.
Pourtant, c’est possible. C’est ce que je vis avec Georges depuis que je le connais.
Non seulement je ne reçois aucun pot d’eau de lui mais, au contraire, il m’envoie ce genre de remarques ci-haut qui font, pour certaines, office de ce que j’appelle des « bombes d’amour » tellement elles me secouent le coeur, avivent la faille déjà bien ouverte, remplissent mon coeur de tendresse…
A force de m’envoyer ces bombes, cela me replace le coeur dans le bon sens, continue à me le faire ouvrir, à me laisser toucher, à me laisser y croire et à m’y déposer tout doucement. Elle peuvent être remplies tout simplement de tendresse et d’amour ou, au contraire, quand il est fâché que je puisse penser ci ou ça de lui – sabotage = critique négative.
Dis-moi quelque chose de gentil chaque jour
Je me suis donc demandée aujourd’hui comment je pourrais arrêter de saboter systématiquement tous ces beaux moments vécus avec lui. Je veux continuer à faire grandir ma petite fille intérieure qui pousse doucement, arrive tranquillement à l’adolescence et s’aligne pour devenir la femme bientôt, celle qui prend la vie avec amour et sérénité, dans le moment présent, pour partager de beaux moments sans « rebonds » qui démolissent toute la beauté de ces moments et risquent de faire fuir la personne aimée et aimante.
Bien sûr, la partie souffrante en soi nécessitera d’être mise à jour, aimée avec bienveillance, déconnectée et guérie avec amour pour que la partie grandissante puisse enfin vivre dans le présent avec amour et en confiance.
Cependant, en attendant que cela se fasse – cela va se passer tout seul en appliquant ce qui suit -, j’ai pensé à un petit exercice/jeu à faire à deux, dans cette relation, pour apprendre à être dans ces moments, les apprécier et renforcer la croyance en ce bonheur en toute simplicité.
L’exercice est simple :
Chaque jour, la personne avec qui vous avez tendance à saboter vous dit/écrit quelque chose de gentil comme :
– Je suis heureux/se que tu sois dans ma vie.
– J’apprécie chaque moment passé avec toi
– J’aime quand on va danser ensemble
– J’ai adoré ta tarte aux pommes !
– J’aimerais qu’on se voit plus souvent
– J’aime ta façon de t’habiller
– Je t’aime, tout simplement
– etc…
La seule façon qui vous est permis d’y répondre est par des mots POSITIFS tels que :
– Merci !
– J’apprécie (beaucoup)
– Je suis heureux/se de ce que tu me dis
– Je suis touché/e par ce que tu me partages
– etc.
De votre côté, vous faites aussi l’exercice envers lui/elle, vous obligeant ainsi à penser et à exprimer uniquement quelque chose de positif à son égard. Le jeu se joue donc dans les deux sens. Le jeu des miroirs positifs va donc aider les deux personnes à mieux s’apprécier elles-mêmes !
Être plus fort que son ego, sortir de sa blessure
Le simple fait de ne pas pouvoir répondre autre chose (négatif) va faire travailler votre ego très fort.
Si vous sentez que vous avez ensuite envie de commenter, en sabotant évidemment, faites-le dans votre journal intime et n’en parlez pas à la personne qui joue le jeu avec vous.
Observez et écrivez les mots que vous voudriez lui dire, les « oui mais » et autres termes négatifs et critiquant de sabotage.
Cette réaction vous appartient en totalité. Elle est déclenchée par les mots gentils que la personne vous a partagés à votre sujet car ces mots sont allés toucher votre blessure de manque d’estime de soi, de non confiance en une personne aimée, de peur d’être trahi/e, rejeté/e, etc.
Observez votre réaction négative, de sabotage, qui peut être extrêmement subtile. N’en parlez pas du tout à l’autre, du moins pas tout de suite, le temps de réaliser ce qui se passe pour vous et revenir dans votre coeur.
Votre réaction ne lui appartient pas. Elle peut juste le/la faire fuir, ce que vous ne voulez justement pas. Écrivez dans votre journal, c’est le seul qui aura droit à votre sabotage ainsi !
Vous pourrez éventuellement partager à la personne qui « joue » ce jeu avec vous ce que vous avez compris mais plus tard, quand vous aurez compris et dépassé la réaction à cette blessure, que vous vous serez laissé toucher, que vous aurez laissé votre coeur se remplir doucement de cette bienveillance, de cette amitié, de cet amour de l’autre; que vous aurez commencé à comprendre et à apprécier que ces sentiments de paix et de sérénité qu’apporte l’amour qu’on se donne nous amènent dans un état précieux, celui d’Être dans le moment présent, dans l’Amour, tout simplement… et qu’alors vous pourrez dire : « Je fais comme toi: je vois juste des bons moments quand je suis avec toi!
Merci d’être dans ma vie ! »
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