« Bouts de vies, Bouts de rêves » un film de Hamid Benamara : « Objet filmique non identifié ».

By Touwensa –Mokhtar TRIKI septembre 29, 2013 935

Hamid Benamara, cinéaste algérien, résident en France, a avoué «  qu’être révolutionnaire n’est pas toujours porter une kalachnikov mais être témoin de son histoire ». Qui ajoute : A partir de bouts de papiers collés les uns aux autres s’alignent l’opulence d’un monde inaccessible, on met à nu des figures ayant forcé les portes de l’histoire.

A partir de produits véhiculant un rêve de consommation outrancier, on met en lumière les rêves et l’idéal de tout un peuple. Ce n’est pas un sujet sur la lutte des classes ajoute-t-il, mais une mise en évidence d’un paradoxe entre un Sud en quête de nourriture et un Nord avide d’expansion. Ce n’est pas aussi un sujet sur une curiosité technique d’un artiste original mais une mise en relief d’un propos et d’une préoccupation d’un citoyen conscient de son histoire. Ce n’est pas non plus un sujet de détournement d’un discours mais un rappel des histoires occultées de nos mémoires. Ce n’est pas un sujet sur un artiste revendicatif mais le bout à bout de revendications d’hommes et de femmes ayant choisi d’aller au bout de leur rêve.

Le qualifiant d’ « Objet filmique non identifié… » Le critique Samir Ardjoum (El Watan Project) ajoute que «  c’est un collage violent, décortiquant le langage, malmenant le fil narratif, il distord le récit de son film… dans une construction qui prend finalement une tournure dynamique et totalement compréhensive … ça permet de pénétrer entièrement le cadre de l’écran ».

Quant au journaliste Mouny Berrah (Les 2 écrans nov.1982), il annonce que Benamara « avec des moyens dérisoires, avec un sens du cinéma étonnant, interroge cet adjectif étroit dans lequel est enfermé un certain cinéma, du vrai cinéma, du cinéma tout court… »

Qui est Hamid Benamara ?

Avec deux passeports et deux langues, Benamara a vécu en Algérie jusqu’à ses 23 ans, réside depuis en France. Après des études de philosophie à Alger, une bourse du gouvernement français le conduit à Paris enrichir sa formation cinématographique à l’ESEC et à l’Ecole des Hautes Etudes (section histoire et cinéma chez Marc Ferro). A cinq ans, il découvre le cinéma et à 20 ans il aura déjà réalisé 4 fictions, dont certains seront primées à Alger, Bruxelles et au FESPACO. Depuis 1982, sa caméra ne l’a jamais quitté et filme des rencontres, des êtres dont l’art, l’humanité et l’engagement le touchent. 2012 marque un tournant avec l’achèvement de « Bouts de vies, bouts de rêves », un hommage aux vrais révolutionnaires, Miriam Makeba, Angela Davis, Henri Alleg, Abraham Sarfati et tant d’autres… Son premier long-métrage, un documentaire en compétition officielle au FESPACO 2013, aux JCC 2012 qui recevra le prix du public à Alger.

Il aura fallu attendre une année et essuyer plus de cinquante refus pour qu’un festival occidental (Lumière d’Afrique 2013) ait l’honnêteté cinématographique de sélectionner le film en compétition officielle. Il achève l’année 2012 en offrant à la Tunisie le clip « Babour Zammar » de la chanteuse Abir Nasraoui, diffusé sur Nessma TV et Hannibal TV.

Le cœur entre deux cultures, Hamid Benamara écrit en arabe et en français et nourrit son univers d’horizons aussi variés que la peinture, le karaté, la cuisine traditionnelle et la haute couture. 2013 verra le retour à la fiction avec deux long métrages en préparation.

Filmographie :

Depuis 1981, Hamid Benamara a enrichie la filmothèque par neuf fictions et quatre documentaires dont « Bouts de vies, bouts de rêves » et un clip « Babour Zammar ».
 

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