Zawaya (Témoignages d'une révolution): La promesse de ne pas oublier

By www.touwensa.net octobre 21, 2015 326

« S'il est possible de documenter les sentiments, il s'agit donc d'un spectacle documentaire ». C'est ainsi que Hassan Gueretly décrit sa pièce « Zawaya : témoignages d'une révolution ». Cinq témoignages poignants sur les événements survenus lors de la révolution égyptienne.

A travers ces cinq témoignages, ce sont cinq symboles de la révolution que Gueretly met en avant. Cinq acteurs principaux de la révolte populaire égyptienne. Cinq caméras braquées, chacune d'un côté, sur la fameuses place Ettahrir au Caire. Et qui peut mieux raconter ce qui s'est passé que la mère d'un martyr, un « Ultras » (supporteur inconditionnel de football), un voyou, une observatrice de l'ONG Humain Rights Watch et, pour donner les deux sons de cloches, un officier.
 

Assis sur cinq chaises, les cinq personnages avancent, chacun à son tour, pour s'installer sur une chaise installée à l'avant de la scène pour raconter, en racontant chacun son histoire, cinq fois la même histoire. L'histoire de la révolution égyptienne. Cinq monologues qui, parfois, se contredisent.
 

Entre la mère d'un jeune martyr, tué sur le chemin de l'école, un voyou qui voulait se venger d'un système carcérale qui l'a humilié, un supporteur de foot qui veut gâcher la vie aux forces de l'ordre comme ils ont tant gâché ses fêtes (les matches de foot), une activiste qui n'arrive pas à oublier les jeunes morts et l'officier qui affirme qu'avec ses potes ils ont pris la décision de ne pas tirer sur les manifestants, ils racontent pour ne pas oublier. Pour que le mythe perdure !
 

Et bien que ces histoires, rassemblés par la troupe de théâtre indépendante Al-Warsha, s’ancrent principalement dans les 18 jours, elles ne convoquent ni l'espoir, ni l'unité de ces journées : ce ne sont pas des narrations commémoratives, bien plutôt des invitations à réfléchir. Pour le metteur en scène Hassan el-Geretly, il s'agit de « méditer sur les histoires : l'idéalisme des 18 jours reste une sorte de référence, mais il y a une ambiguïté, ce n’est pas une célébration. »

 

 

 

 

 

Équipe :
Mise en scène : Hassan Gueretly
Interprétation : Ahmed Chokri, Hassan Abou Errous, Dalia Elguindy, Saf El Aswany, Arifa Abderrassoul.
Texte : Chady atef
Musique et chants : Yasser El Moghraby

 

 

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