Michel Delpech, la dépression et Dieu

By www.touwensa.net janvier 04, 2016 627

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

L'interprète de Chez Laurette est décédé à 69 ans. Retour sur cette croyance, importante dans sa vie, qu'il évoque dans plusieurs chansons et dans son livre J'ai osé Dieu, sorti en 2013.

Michel Delpech, interprète aux 200 chansons, décédé hier à 69 ans des suites d'un cancer de la gorge, était un fervent croyant. Cette foi a marqué sa carrière d'artiste et sa vie d'homme, bien qu'elle se soit révélée tardivement. C'est après un divorce douloureux et une période de grave dépression que ce disciple de la devise «Sexe, drogue et rock & roll» décide d'opérer ce rapprochement avec la théologie chrétienne, décision qui selon lui, a été d'une grande aide.
 

Sa carrière commence au milieu des années 60, lorsque le titre Chez Laurette le propulse sur le devant de la scène. Sur le plan personnel, il rencontre la chanteuse Chantal Simon durant la comédie musicale Copains Clopant, qu'il épouse et qui lui donne deux enfants. Lorsqu'ils divorcent, moins de dix ans plus tard, Michel Delpech plonge en enfer.
 

Dans Le Figaro du 15 août 1996, Renée Barbier fait état de de cette période difficile où l'artiste cherchait à soulager son malaise en le transcendant: «Il entame alors un long parcours de survie où il essaie tout ce qui doit être des remèdes et des palliatifs à sa dérive: alcool, drogue, spiritisme, radiesthésie, marabouts et exorcisme, voyance, hindouisme et philosophie chinoise... cures de sommeil enfin.» Toutefois la star se cherche toujours en abusant des paradis artificiels, bien qu'elle reste pudique dans ses chansons. Les Divorcés (1973) évoque une rupture paisible.
 

«Là où le diable est absent»
 

Là survient ce qu'il perçoit comme un événement inaugural de sa vie. Le chanteur confie être passé devant une chapelle rue du Bac, à Paris, y être entré et resté plusieurs heures. «Dans la maison de Dieu, où le Seigneur me protège, rien ne peut m'arriver, le diable ne peut pas se déchaîner. Mais une fois dehors, je me sens à nouveau menacé.» Il écrira plus tard, dans son ouvrage J'ai osé dieu, qu'il «a probablement toujours été chrétien». En 1975, Michel Delpech écrit la chanson Il y en a encore dans laquelle il évoque le sacré: «Des gens qui font le signe de croix / Qui vivent dans des monastères / Dévots qui chantent des prières / Il y en a, il y en a encore. / (...) Il y a encore des gens qui croient en Dieu». Puis il rencontre Geneviève Garnier-Fabre, une artiste-peintre. Ils se marient peu de temps après et resteront unis jusqu'à sa mort.
 

J'ai osé Dieu (Presses de la Renaissance) est son quatrième ouvrage, qui paraît en novembre 2013. Invité sur Europe 1 pour en assurer la promotion, l'artiste expliquait sa quête, très personnelle: «Je n'en parlais pas à ma famille, parce que mes proches sont plutôt agnostiques. Ils craignaient que ce genre de recherche me fasse plus de mal que de bien. Mais au fond de moi il y a une joie profonde, un apaisement». La même année, Paris Match révèle que le chanteur est atteint d'un cancer de la gorge et de la langue. Maladie dont il est décédé hier, le 2 janvier.
 

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