Au Royaume-Uni, Adele enraye le déclin du marché de la musique

Le marché britannique de la musique progresse pour la première fois depuis plus de dix ans.

Thanks Adele ! Grâce au succès de la chanteuse anglaise, le marché de la musique britannique a renoué avec la croissance en 2015, pour la première fois depuis au moins dix ans. Les ventes totales ont progressé de 3,5 %, à 1,06 milliard de livres (1,4 milliard d’euros), selon les chiffres publiés la semaine dernière par la British Phonography Industry.

Les artistes nationaux ont été à l’honneur l’an dernier : cinq autres britanniques figurent parmi les dix meilleures ventes d’albums, dont le boys band One Direction, Sam Smith, interprète de la chanson du dernier James Bond, et Ed Sheeran. Toujours grâce à Adele, le marché des CD a reculé de moins de 4 %, enregistrant son déclin le plus modeste depuis dix ans. L’interprète a refusé de rendre son album disponible en streaming lors de sa sortie en novembre.


Les disques ne représentent plus que la moitié du marché

Ces bonnes nouvelles pour le secteur au Royaume-Uni ne font que ralentir les tendances de fond qui sont à l’oeuvre comme en France et ailleurs. Les ventes de disques ne représentent plus que la moitié du marché. Le vinyle est toujours en plein boom (+65 % l’an dernier), retrouvant son plus haut niveau depuis plus de vingt ans. Mais les 33 tours représentent toujours moins de 2 % du marché.

Les services de streaming comme Spotify, Deezer ou Apple Music ont bondi de 82 % en volume et de 50 % en valeur. Ils représentent désormais près du quart des revenus du secteur, contre 7 % il y a deux ans. Les téléchargements, eux, ont atteint leur pic en 2013 et ils ont encore sérieusement décliné l’an dernier : -13 % pour les albums, -15 % pour les singles.

Les téléchargements pèsent encore lourd

S’ils reculent, les téléchargements représentent encore une part des ventes plus importante que dans d’autres pays européens pionniers du streaming, comme la Scandinavie ou les Pays-Bas. « Le déclin est certain mais il est plus lent qu’ailleurs », constate Mark Mulligan, analyste chez Midia Research. Le Royaume-Uni est l’un des pays où Apple a développé le plus tôt et le plus solidement son service de téléchargement iTunes. « Résultat, comme aux Etats-Unis, le public britannique télécharge plus qu’ailleurs », poursuit cet expert.

Retardé, le déclin est néanmoins selon lui « inéluctable », de même que celui des ventes de CD. Beaucoup dépendra de la stratégie des supermarchés, qui sont le principal circuit de vente depuis la disparition de la plupart des enseignes spécialisées. « Le jour où la grande distribution décidera d’arrêter de vendre des CD, la chute sera brutale », prévient-il.


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