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« Fin janvier, dans la grande galerie du Musée du Louvre, sera décroché le “Saint Jean Baptiste” de Léonard de Vinci (1452-1519) pour être restauré », annonce Sébastien Allard, directeur du département des peintures de l’établissement public. Une information qui vise à endiguer l’émoi planétaire déclenché chaque fois que l’on touche à une œuvre du maître de la Renaissance, dont on ne connaît que quatorze tableaux.
Avec La Joconde et la Sainte Anne, le Saint Jean Baptiste fait partie des trois peintures que Léonard a choisi d’emporter en France, en 1516, où il se rend sur l’invitation de François 1er, au Clos-Lucé, à Cloux, près d’Amboise. La présence de ces trois œuvres, dont l’artiste ne veut pas se séparer, est attestée, le 10 octobre 1517, par le cardinal Louis d’Aragon et son secrétaire Antonio de Beatis, qui lui rendent visite.
Jusqu’à sa mort, Léonard revient sans cesse sur ses trois compositions énigmatiques suggérant les mouvements de l’âme, en quête de la perfection et jamais satisfait. La datation 1508 (?)-1519 du Saint Jean Baptiste en atteste. Ce tableau sortira des collections royales françaises vers 1630, donné à Charles 1er d’Angleterre par le duc de Liancourt, chambellan de Louis XIII. Louis XIV le rachètera en 1662.
« Redonner une lisibilité à la composition »
Après la Sainte Anne et La Belle Ferronnière, c’est le troisième tableau de la collection du musée parisien sur les six qu’il possède – avec La Joconde, La Vierge aux Rochers et L’Annonciation – qui est concerné par la campagne de restauration de l’œuvre du maître de la Renaissance, lancée en 2009, à la suite des Journées d’études scientifiques le concernant.
Le Saint Jean Baptiste est en bon état, bien qu’il n’ait pas été restauré depuis 1802. Mais les vernis oxydés ont tellement noirci que la croix qu’il tient et la peau de bête que porte la sainte figure ne sont plus visibles, comme d’ailleurs les boucles de ses cheveux.
« Un constat qui s’explique aussi par l’épaisseur de 110 microns des vernis, le double de ce qui fut constaté avant restauration sur la “Sainte Anne” et “La Belle Ferronnière”, note Vincent Delieuvin, responsable de la collection Léonard de Vinci du Louvre. On va redonner une lisibilité à la composition en procédant à un allègement de certaines couches de vernis. »
Une restauration d’une dizaine de mois
La Sainte Anne, elle, était très détériorée par d’anciens repeints et la multiplication de taches noires sur la carnation de la Vierge ; La Belle Ferronnière, pour sa part, avait un reflet rouge sous son menton, résultat d’une abrasion ancienne, qui méritait d’être atténué. Sur ces deux tableaux, restaurés pour la dernière fois en 1952, et dont les vernis oxydés avaient jauni, un allègement des couches superposées – 50 microns avant restauration –, fut réalisé, les réduisant de moitié.
La constitution d’un Comité scientifique international ad hoc est en cours, sous la houlette de Sébastien Allard, avec Vincent Delieuvin et Isabelle Pallot du Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF). Le dossier dont dispose le C2RMF, fort des clichés radiographiques réalisés en 2009, est complet. Il révèle « la genèse de l’œuvre avec les changements de la composition apportés par Léonard, sans découverte majeure. La question de la dureté des contours des bras et des mains demeure ouverte », souligne Vincent Delieuvin.
Au terme des appels d’offres lancés en octobre 2015, la restauration, d’une dizaine de mois, sera réalisée par Regina Moreira pour la couche picturale, et Patrick Mandron pour le support, en bois de noyer.
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